lundi 22 octobre 2007

Chaises Musicales

J'ai parfois l'impression, chaque jour de mon manège quotidien, de tourner en rond, dans l'attente d'un changement de perspective. Un sentiment de Deja-vu, une vingtaine d'années plus tard, "Maman, encore un autre tour, dans l'avion là-bas". Toujours cette envie de changement qui nous anime, bien que conscient de l'absurdité de la demande, la désillusion étant déjà annoncée. Chacun des engins étaient tout aussi cloués au sol que nous l'étions, mais l'on gardait toujours l'espoir que cette prochaine fois serait différente, qu'on serait rempli d'un irrésistible sentiment de satisfaction, d'espoir. Fantaisie et fantasme d'une autre vie d'un gamin de 4 ans. Je pris vite conscience que je risquais d'être aussi malheureux que les gens qui marchaient dans la rue. Il y avait l'imaginaire et la réalité. L'un était source d'espoir, l'autre l'asséchait.

Transition

Avec les années, le manège s'est transformé en jeu des chaises musicales, à courir comme ces gamins que nous étions, autour de chaises en plastique, nerveux, à l'idée que la
musique puisse soudainement s'arrêter. Lorsque la musique déroulait, nous courions. Vite ou lentement, cela importait peu. Nous trouverions tous refuge sur une de ces chaises restantes hormis pour l'un d'entre nous qui serait automatiquement éliminé. Son cas ne nous intéresserait plus, il rejoindrait la longue liste de ces gens malheureux à laquelle on voulait à tout prix échapper. Nous étions aussi différents les uns les autres que nombreux, avec nos propres débuts d'avis sur la conception de la vie, nos premières aspirations et désirs mais l'espace d'un instant, nous partagions dans ce même élan de jeunesse, un moment de rigolade, chacun d'entre nous courait, en rond, autour de ces chaises se présentant comme autant de perspectives, de futurs différents.
Aujourd'hui, on tourne toujours,mais autour de nombreuses possibilités professionnelles et sociales, aux futurs a priori différents. On aimerait tout connaître, tout faire, tout réussir comme si cela nous ouvrirait les portes du bonheur. A entendre la vie m'être
une énième fois compté par un étranger, la vie se répète comme un disque rayé et il est indéniable que toutes ces possibilités de vie sont aussi semblables que toutes ces chaises blanches en plastique autour desquels on courait. Vaines agitations frénétiques.

Cela va faire une semaine qu'avec la Grosse Bertha, nous baisons. Il est évident qu'aujourd'hui perdu dans le même pays, dans cette même incertitude, nous vivons un de ces moments de transition. Hésitations sur la future destination à prendre. Toute aussi banal l'une que l'autre. A partager la même incertitude, nous partageons le même lit. Entente amicale. Une fois cette période transitoire de nos vies terminée, chacun reprendra sa route.

La musique vient de s'arrêter, vite, un siège.

mercredi 3 octobre 2007

Instant professionnel

Il est 8h15, j'arrive dans la salle, un papier avec quelques lignes soulignées trône sur mon desk. Mon boss me regarde.
"Tu n'aurais pas oublie de faire quelque chose hier avant de partir?"
Je regarde la feuille. Merde, j'ai oublie de faire un ticket.
Je me fais sermonner pendant 10 minutes, sur le sérieux, l'attention au détail, la motivation.
Toutes ces qualités requises et indispensables dans mon domaine que je ne possède pas. Je reste néanmoins surpris par le calme de mon boss. "Yesterday, I was so pissed". Je baisse les yeux, bafouille quelques phrases de déception vis a vis de moi même. Je joue la honte .

Une nouvelle remontrance sur mon éthique de travail. J'arrive de moins en moins a faire semblant, Je m'en fous de toute façon, je m'en irai bientôt.

lundi 1 octobre 2007

Ainsi si font font font les petites marionnettes

Depuis quelques semaines, mes relations avec la Grosse Bertha, lesquels étaient initialement désintéressées, ont pris un tournant pour le moins intriguant. Alors qu'à l'époque, nous ne nous parlions jamais, elle m'a fait part de son appréciation pour ma personne. Une question de feeling féminin, selon elle. Depuis ce moment-là nos rapports se sont progressivement resserrés. Vendredi soir, l'intimité de ce rapport a passé une nouvelle étape sur l'échelle du réchauffement.

Pour la décrire, je dirai qu'elle correspond assez bien à l'idée que je me suis toujours faite de ce que pouvait être une très belle femme, une fois "l'âge de la Connasse" dépassée. Ces femmes qui sous l'épreuve du temps révèlent pleinement toute la beauté de leur charme. (Cela battra toujours le ferme fessier de n'importe quelle gamine de vingt ans. C'est comme comparer du grand vin avec du vodka redbull, c'est indécent). La Grosse Bertha est une femme qui malgré toute la légèreté que lui confère son allure, inspire ce sentiment de volupté de part la générosité et la parfaite proportion de ses formes. La finesse angélique de ses traits fins est contrastée par le sulfure de ses cheveux roux mi-long attachés comme ceux de Brigitte Bardot. Elle symbolise assez bien le concept de "vierge et putain", qui n'est autre que celui de la Femme. C'est cette feminité qui me plaît chez elle. Elle réveille et attise chez moi chaque composante de ma masculinité. Quelque peu la sensation d'être "Homme des cavernes".

M'apprêtant à sortir, je la vois, un verre à la main, discuter dans le couloir avec l'autre colloc allemande.
"Je vais dans un bar à coté, tu veux venir?"
On se regarde deux bonnes secondes, les multiples possibilités d'une sortie nous traversant l'esprit.
"Donne moi 5mn, j'arrive, mais qu'une heure et demi."

La conjecture actuelle nous fait interagir dans une certaine confusion. Alors que de nombreuses personnes essayeraient
, sans scrupules, de faire évoluer ce rapport vers un lit, mon désir de quitter le pays, notre différence d'âge (et le fait qu'elle soit divorcée) créait une certaine gène se traduisant par une distance d'ordre diplomatique. Baiser c'est bien, mais éviter de se jouer de la personne, pour arriver à cette vaine finalité, c'est mieux.

Nous allons ainsi dans le bar que je fréquente chaque vendredi soir, une sorte de repère jazzy pour trentenaires aisés. Lumière tamisée, décor en bois verni, siège en cuire, on y trouve de nombreuses personnes discutant autour de verre de vin et de bière. Un nid à bobo. Là, nous y buvons, parlons de sujets aussi vains que nécessaires et perdons nos mains sur les cuisses de l'autre. Le temps passe. Il y a une fluidité du rapport qui s'est installé entre nous, une compréhension de l'un pour l'autre, dans le fond assez rare, dois-je avouer. Un naturel
dans l'échange que je n'ai pas connu depuis bien longtemps.

Toute la difficulté est de ne pas tomber dans ce piège que son inconscient pose à chaque homme rencontré, celui de croire que son comportement communique à chaque mâle cette envie de se faire sauter. Pour la séduire, il faut la prendre à contre-courant, la laisser mariner. Des hommes, elle n'a pas besoin d'en chercher.

Les heures passent et les verres aussi. A 1h, nous décidons de partir en taxi pour un club, où l'on y trouve une nouvelle fois que de trentenaires perdus. La musique y est évidemment pourrie car le trentenaire
, qualitativement, se satisfait de peu. Les corps se rapprochent, les doigts s'entremelent, nous dansons. Ma main touche la forme arrondie de ses fesses, elle me regarde, la distance persiste, je n'insisterai pas. Nous sommes deux fruits que nous nous défendons de goûter. De cette interdiction morale découle un plaisir savoureux, la provocation de sensation endomorphesque suffit. Nous arrivons doucement à une jonction où soit tout cela se concrétisera en une relation aussi interdite que jouissive ou soit se brisera dans l'évitement le plus total.

Nous sommes de retour dans l'appart, il est 4h du matin. Elle m'embrasse légèrement sur la bouche comme pour me dire que cela n'ira jamais plus loin.

Le lien se tisse
doucement, l'intrication des émotions fait naître un fragile sentiment qui ne grandira qu'au fil du partage d'expériences. Nous sommes entrés dans un jeu de séduction auxquels nous jouons de moins en moins pour de faux. Il y a néanmoins toujours une culpabilité morale qui persiste. Il n'y a, de toute façon, point de plaisir dans la facilite. On attendra que le temps fasse décanter la situation.


mardi 25 septembre 2007

Dimension parallèle

Un nouvel entretien dans un nouveau pays aux querelles intestines largement médiatisées mais de nombreuses contraintes professionnelles m'empêchent d'y aller. Résultat, 1 mois à attendre, alors il faut s'organiser pour ne pas laisser les secondes s'écouler inutilement.

Je me dis bien que la proposition de la Grosse Bertha de prendre un appartement à deux devient de jour en jour plus réaliste. Au final, cela ne serait pas si mal. En cherchant sur internet des apparts de libre, j'en trouve un de 100 mètres carrés à 1400 euros, 4 chambres, lumineux, parquet, cuisine rénovée. l'endroit est parfait mais il le serait d'autant plus si tout cela se passait à Paris, si c'était avec cette autre fille et si l'amour était là, lui aussi. La concrétisation de cette proposition me donnerait la sensation de m'enterrer à vie ici, avec une Allemande bien plus vieille que moi et un travail qui m'ennuie. Un substitue de vie.
Je sens bien que je passe à coté de celle espérée. Une Impression de vivre dans une dimension parallèle, être un "Je" qui me ressemble de moins en moins. Alors je repense aux évènements qui ont précédés, en me demandant les choses auraient-elle pu autant déraper pour que je me retrouve dans cette réalité que je ne reconnais plus.

Je suis Marty Mac Fly.

jeudi 20 septembre 2007

Nouveau Casino

Dans le couloir, face à la porte noir qui mène au coeur du club, je ressens la pulsation des basses résonner dans ma cage thoracique. Un dernier moment de réflexion sur la violence de l'instant qui vient d'avoir lieu, une dernière pensée avant de tout oublier, une fois ce diaphragme passé. Les entrailles de la nuit m'attendent.

Happé par la chaleur et l'abrasivité des basses, je me dirige directement vers le comptoir lumineux du bar y sont agglutinées tous ces globules qui, dans un flux continu,
vont et viennent, approvisionner toutes ces muqueuses assoiffées, se déhanchant sur la piste. Les clubs sont devenus les cavernes des temps modernes. Bien que l'on y culbute plus grand monde, c'est bien là que les grognasses y sont attroupées.
Cette alternance de lumière et d'ombre sur ces si nombreux visages symbolise ce jeu de cache-cache auxquels nous nous livrons quotidiennement. Je te vois, tu ne me vois pas, nous nous devinons dans l'obscurité momentané, ah une lumière, je ne te regarde plus, obscurité, on se touche, lumière, on se regarde mais pas trop longtemps, il fait noir, embrassons nous. La logique est simple, l'écoeurement inconscient éprouvé pour les uns les autres est tel que le contact intellectuel doit être réduit au minimum. Baisons dans le noir, cela suffira. Les clubs sont symptomatiques des rapports que nous entretenons avec les autres.

Une unique envie. Boire, me déchirer jusqu'à cet état de perdition, où le goût des choses et leurs différences se seront dissipés dans une anesthésie mentale et morale. Ces derniers mois, peines et déceptions se sont progressivement accumulées comme de fines particules de poussières. Un besoin de boire comme un besoin de s'extirper de cet
état étouffant, de quitter ce passé qui sous l'épreuve du temps, s'écroule dans un nuage d'amertume. Arythmie amicale. La désillusion du moment disparaît devant l'impitoyabilité du vide. Le malaise s'accentue avec ces Whisky-Coca que j'enchaîne mécaniquement. Une signature, un verre, un sourire. Au milieu de tous, je perd pied avec la réalité, ce besoin de bonheur social s'est transformé en un désir insatisfiable. Plus rien ne me retient réellement. Je me noie dans cet alcool qui m'entraîne dans la masse de tous ces corps enchevêtrés jouissant de superficialité. La prise de conscience est latente. Je ne pense plus à rien, les yeux fermés, je me laisse balayer par le souffle des basses et la viscosité de tous ces corps en mouvement. Ma tete vacille incessamment d'un état d'euphorie à celui de perditionet mes oreilles bourdonnent sous le poids des basses martelant la nécessité d'une renaissance.

L'anéantissement d'une de ces rares amitiés fait place, dans l'anonymat de la nuit, à un silence chaotique dont le contraste avec le vacarme ambiant, sonne le deuil d'une jeunesse déchue. Tous ces endroits si familiers sont à nouveau repeint du voile de l'inconnu. Je n'appartiens plus à ces endroits qui m'ont vu émerger. Orphelin. Il est 6h, je suis bourré et je sais qu'au plus profond de moi, quelque chose a, à jamais, changé.

mardi 18 septembre 2007

Prison Break

Chères spectatrices et chers spectateurs, après plusieurs mois passés dans la colloque, le porc autrichien, serveur dans un restaurant gastronomique, nous a malheureusement quitté. J'en vois certains déçu par cette terrible annonce, mais ne vous en faites pas car nous avons un nouvel arrivant parmis nous qui à mon avis comblera largement le vide crée par le départ précipité du Schwein aus Wien.

Dans la vie, on nous apprend à
être tolérant, à accepter que nous ne suivons pas tous des chemins exemplaires et que nous avons tous d'une certaine maniere le droit à l'erreur. Notre nouvel arrivant fait parti de ces gens qui ont connus des difficultés dans la vie et qui ont un jour gravement fauté. De nombreux noms sont souvent donnés aux gens dont font parti notre nouvel arrivant. On parle souvent de repris de justice ou de criminel. Oui, notre nouvel arrivant sort tout juste de prison et s'appelle Reto. Pour faciliter sa réinsertion, il a ainsi décidé de participer à la vie de notre merveilleuse collocation. Mais n'ayez pas peur, la grosse bertha et moi avons entièrement confiance dans le système judiciaire de notre pays d'adoption.

Ayant purgé sa peine et payé sa dette
auprès de la société, il est moralement et judiciairement redevenu un honnête citoyen qui mérite notre total respect et confiance. Surtout qu'il ecoute Brian Adams.
Des lois contre la
récidive ici? Pas la peine!

Après la tchèque dont le métier de dominatrice m'a récemment été révélé par la grosse bertha, plus de doute, j'habite bien dans un véritable freak show. Je commence à me demander, combien de temps encore avant l'arrivée d'un acteur de X, d'un pédophile ou de Ben Laden?

mercredi 12 septembre 2007

Paris

Ce soir, train, douane, check-in, avion, décollage, crispation, collation, atterrissage, douane, parents, voiture, maison, dentifrice, sommeil, réveil, costume, train, Paris, entretien, stress, contactera, gallerie lafayette, chaussure, rencontre, rires, parents, truffière, entrée, vin, plat, vin, fromage, vin, dessert, café, voiture, maison, dodo.

Demain, je me coucherai fatigu
é et bourré, avec peut-etre ce léger espoir de revenir définitivement sur Paris. Cet interlude a l'étranger a été bénéfique, il a sonné le début de cette vie d'adulte que j'ai si longtemps retardée. Elle se déroule dans un confort de vie inespéré, dans tout ce que cela a de détestable et d'arrogant vis a vis de tous ces gens qui triment dur chaque jour, pour 2 francs 6 sous.

Après m'être aguerri a cet art dramatique qu'est l'art financier, demain, j'auditionnerai pour un rôle sur la scène parisienne.



lundi 10 septembre 2007

La femme moderne

Une enigme. Complexee et liberee, Chevauvee et delaissee, independante et necessiteuse. Des decennies de combats pour une emancipation sociale, familiale et professionnelle afin de s'extirper d'une condition qu'elles ont crues source de malheur, de limitation et de soumission. La tyrannie masculine. Alors les femmes, dans un desir d'accomplissement de soi, ont legetiment revendique un droit à la "liberte". Celle qu'elles ont toujours fantasmees et surtout idealisees.

En revendiquant des droits, on abandonne les privileges.

Il est aujourd'hui possible de constater que l'emancipation des femmes n'a pas conduit
à un adoucissement des moeurs mais à la masculinisation de toutes ces femmes. Les regles du monde masculin etant deja bien etablies, les femmes ont du s'adapter à la durete professionnelle et sexuelle qui sevissaient. Nous apprenons suffisament tot à l'ecole que dans un groupe d'hommes et de femmes, il n'y a que des hommes. A travers cet egalitarisme qui efface les differences et les complementarites, le pouvoir sous-jacent et puissant que les femmes detenaient s'est dissipé, placant les hommes et les femmes dans une confrontation directe. La forte sexualisation graphique du monde corrobore l'observation que la femme moderne a mute en homme avec un vagin et des seins. Elle n'est plus celle qui inspire, mais celle qu'on baise. Il y a la terre et le terroir, on retourne le premier mais on cherie le second.

La femme moderne est
tiraillee par deux philosophies de pensee, l'une genetique, l'autre societale ouu independance et reussite sont devenues les notions reines. Cette opposition en a fait un condense d'irrationnalite et d'inconscilience, se revelant etre un casse-tete que de nombreux hommes ont abandonne de resoudre. Surtout que, depuis que les femmes parlent plus facilement de se faire "sauter", il ne reste plus trop de raisons aux hommes de faire oeuvre de leur malice et genie pour rentrer dans le lit de la belle. Pierre Choderlos de laclos, tu me manques.

Malgre le fait que le temps joue contre les femmes et non contre les hommes,l
a femme moderne est une liberale, apotre de la deregulation relationnelle, ouu la liquidite est essentielle à l'efficience du marché, favorisant ainsi les opportunites de l'accession au "bonheur". La durete relationnelle des femmes est bien connue, enfin jusqu'à un certain age, lorsque apres avoir ete adulees et venerees pour la fermete de leur fessier, elles se retrouvent du jour au lendemain, delaissees et ignorees. Cet age ouu le rapport de force s'inverse a jamais en faveur des hommes. Par peche d'orgueil, les femmes se sont retrouvees dans un piege dont elles ont ete les architectes. Toutes n'ont ni le desir, ni le temps necessaire pour survivre dans une telle logique. Resultat, Bridget est devenue une icone, le patron de meetic riche, les films de cul legions, les pratiques sexuelles debridees et les hommes des salauds. La logique de cet egalitarisme a pauperise la sincerite au profit du cynisme. Les premieres victimes sont ces memes femmes, ces malheureuses peaux ridees cherchant à rattrapper le temps inutilement perdu en se perdant dans une seduction perpetuelle. D'un certain point de vue, la vie peut sembler injuste, mais elle est faite ainsi et y deroger se paye tres cher avec le temps.

Spontaneite et naturel nous ont quitte.


Vu que nous ne sommes devenus que de simples operateurs speculant dans un but d'accumulation insasiable de chattes et de bites, tout processus s'inscrivant dans une certaine lenteur est ignorie, renie. Cette liberte a ete detournee dans une logique de cirque du plaisir, qui n'est autre que celui du superficiel. Une fois la jeunesse passee, celui de la frustration. Nous nous sommes perdus progressivement dans un apauvrissement du sentiment. Nous "minons"(achetons), nous "yoursons"(vendons) selon la conjecture court-terme du produit hormonale que nous convoitons ou detenons, sans vraiment prendre le temps de le connaitre. La patience est une vertue.

T
ous ces jeux m'ennuient. Ce n'est pas de la seduction, c'est de la masturbation mentale pour quiconque se complairait dans la neutralite, l'absence du sentiment. De l'impuissance. Tout est devenu qu'un simple rapport de force ouu la domination de l'autre est necessaire. Si nombreuses sont ces mascarades amoureuses, il n'y a plus de lyrisme, tout est calcule. Au final, il n'y a plus que de la baise. La generation de nos parents a cru a une vie d'amour et d'eau fraiche, nous sommes bien celle de l'amour en boite de conserve. Ouu as bien pu donc passer la fraicheur, le naturel, la perte de soi, l'excessivite, la folie du desir amoureux?

Je ne veux pas, dans 10 annees, me rendre compte à 35 ans que l'on s'est rate et que l'on aurait du se battre pour surmonter ces quelques obstacles qui se sont dresses devant nous. Peut-etre n'aurait on pas ete si malheureux ensemble. Mais la logique de pensee actuelle, cherche a nous faire croire qu'il y a toujours mieux ailleurs.

Un jour, elle m'appelera mais il sera trop tard.

lundi 27 août 2007

Groundhog week

Lundi, une nouvelle semaine commence, une de moins, une de plus, une égale, vraiment cela importe peu. Chaque semaine annonce cette même répétition générale de vie, en attendant quelque chose. On ne sait pas trop quoi, mais quelque chose. Godot, probablement. Bien inspiré était la personne qui a un jour dit "Dans la vie, ce qui importe c'est le voyage, pas la destination". Personne ne sait vraiment la vie les mènera. Alors certains suivent des clichés de vie comme d'autres suivent des commandements religieux, en faisant carrière, en se mariant, d'autres se dispersent dans une suite effrénée d'expériences aussi nombreuses que vaines et puis y a ceux qui ne font rien. Ceux qui répètent jour après jour la même chose, sans perspectives, sans illusions, rien. Ils sont un peu les mort-vivants de ce monde, ils attendent. Godot, sûrement.

Le réveil du samedi fut le déclencheur d'une prise de conscience d'un degré supérieur du liquide
amniotique d'ennui dans lequel je baigne. Je me transforme progressivement en homo ennuicus. Je suis Bill Murray et je me demande bien ce que je vais pouvoir faire de différent qui puisse influer le cours des choses, donner un peu de couleur et d'excitation au quotidien. Quelles attentes, quelles perspectives, quels objectifs? Impossible d'y trouver une réponse satisfaisante, alors je vais au cinéma, vivre par procuration.

Demain, Mardi.

dimanche 26 août 2007

Insert Coin(s)

Qui n'a pas un jour rencontré cette fille, celle que l'on a toujours vaguement imaginée et si souvent idéalisée, là-bas, en couple avec un autre. Il suffit juste d'un coup d'oeil, jetté discrètement pour être traversé d'une vérité, d'une sensualité, d'une beauté, d'un rire qui seraient les réponses à notre aspiration au bonheur. Elle et lui se tiennent par la main et je repense à tous ces moments révolus partages avec les autres. La vie me nargue.

Je suis dans un "love shop" à ciel ouvert, je matte, dans un déséquilibre émotionnel maintenant bien établi, toutes ces ébauches de bonheur qui pullulent un peu partout. Cabine n°1, Cabine n°5, le monde est devenu un peepshow géant, auxquel je suis devenu accro. Si je pouvais, j'y insérais continuellement des pièces pour tous les regarder, car tous font ressurgir ces sensations endomorphesques aujourd'hui disparues.

Peut-etre aurais je du me lever, taper le copain et partir avec elle.
Le bonheur était à portée de vue. Il est à nouveau bien loin.

vendredi 24 août 2007

L'Echec

Il y a ces moments dans la vie ou chaque bribe, interaction, particularité de celle que l'on mene modestement révèlent leurs profondes natures. Ces événements qui mettent en relief chacune de nos défaillances et dans une moindre mesure, nos réussites. Ces instants de lucidité durant lesquels, le jugement de soi, sans excuses, sans compromis, se fait dans une froide objectivité.

L'échec ou quand la vie vous assène une cinglante gifle, celle qui vous ramène a la dure réalité de ce monde. Celle d'hier fait encore mal mais comme toute celle que l'on a pu recevoir, pendant notre jeunesse, elle fut instructive. Il suffit maintenant de juste tout oublier et de retenir les enseignements de sa propre défaillance.

Dans l'esprit de quelques uns, je suis la définition m
ême de l'idiot, du tocard, de la vanité. Ils se font malheureusement toujours plus nombreux. Au-dela du fait de ne pas avoir réussi l'entretien, m'être ridiculise est ce qui fait le plus mal. Mon amour propre vit une période douloureuse en ce moment, vu la fréquence actuelle des coups reçus. C'est en train de tuer ma libido. Même la grosse bertha, la trentenaire célibataire, perdue dans son jeu de séduction perpétuel ne m'excite plus. Et hier soir, elle m'a chauffe, m'a invite a munich, m'a embrasse, m'a lance ce regard de détraqué du sexe si frequent chez les filles. Rien. J'ai rien fait, rien tente. J'ai juste bu mon Johny Walker, dans une nonchalance et un désintérêt qui aurait vexe n'importe quelle fille normalement constituée. Alors elle est rentrée avec un italien en BMW et elle a du prendre cher. J'ai bien d'autres considérations existentielles, sur ma place dans la monde, auxquelles réfléchir.

Je ressens comme une profonde incompatibilité avec mon quotidien professionnel mais une fascination subsiste. L'argent? peut être, mais c'est surtout l'émancipation des contraintes matériel qu'il offre. Je continuerai tant que la possibilité de l'octroie d'une liberté sera a portée.

De toute façon, Londres c'est nul

lundi 20 août 2007

Le Sancerre, les Allemandes et moi

Si l'homme n'est pas parfait, la fusion quasi-mystique du chavignol, du San Daniele et du Sancerre s'en approche religieusement. Uniquement dans le but de revivre ce moment de plaisir, chaque week-end, je retourne toujours pique-niquer au meme endroit. Nous sommes Samedi. Aujourd'hui sera sain et les filles vierges, enfin presque.

Ebloui par la forte luminosite, mes yeux fatigués de la soiree d'epuration professionnelle de la veille, observent le feu rouge. Direction, les grands magasins, au sous-sol, l'epicerie fine. L'antre de la snoberie à 60 euros le kilo de jambon cru, 4 euros les 100 grammes de chavignol et 20 euros la bouteille de sancerre. Depuis que je travaille, je paie tout deux fois plus cher, plus de doute, je suis en phase de boboisation avancee. Bientot, je voterai Besancenot.

Malgre le beau temps, les filles en ville restent toujours aussi moches. Moi qui pensait que la richesse rendait beau, il n'y a maintenant plus aucune incertitude, je vis dans l'anomalie la plus totale. Tout cela me rappelle ces histoires sur la consanguinite des populations vivant dans les vallees. Cette ville en est un cas flagrant.
En cette journee sacree, une sorte d'aura m'entoure. Si rare. Partout ouu je vais les filles tournent la tete et me sourient de concert. J'ai l'impression de maitriser la symphonie de la vie, pire, j'ai l'impression d'etre Karajan. J'aime me laisse aller dans une intoxication du moi, du je et du saint esprit. la sensation est trop ennivrente. Je vomirai plus tard.

Sur mon vieux velo peugeot, bravant le vent, je pelerine comme à chaque fois, vers ce meme endroit. Malgre mon optimisme exacerbé, il faut bien avouer que je bats plus le rythme de la vie, en metronome geant qu'en chef d'orchestre. Qui viendra donc perturber cette perfection pendulaire? Il y a bien longtemps que je n'ai pas joué des percussions avec toutes celles qui peuvent parfois chercher à s'initier à mon bois et ses grosses caisses

Dans un entracte de vie precedant le spectacle à venir, je mets les dernieres touches à ces morceaux d'eternite dont tous ces barbares ne peuvent soupconner l'intensite de l'emotion procuree. Et dire qu'il y en a qui s'empiffre quotidiennement de burger king.


Savourant l'explosion en bouche du sancerre, le rideau se leve. L'opera peut commencer. Une premisse, Une fille en velo passe devant moi. Je revois encore l'herbe se prosterner devant ce stereotype de beaute sociale. Une part de moi, la plus vile,celle qui dit "argent, à moi, donner argent", fait de meme. Elle est blonde.

Le tenor et la soprano sont prets à entrer en scene.

Sous le brulant soleil du desir, le sancerre et son ennivrant parfum floral, m'invite à aller cueillir la plus belle des fleurs. Celle qui s'ouvre en periode estivale lorsque la seve hormonale devient irresistible. Elle est seule.
Sans se regarder, on se fait face, au milieu un couple joue au badminton. Je sais d'avance, que je me leverai lui parler. On discutera de tout, de n'importe quoi. Allongee sur le ventre, la vision de sa cambrure dissipe comme un enchantement le peu d'hesitation et de doute qui subsiste. Ma main dansera bientot le long de son dos denudé.

Quelques dizaines de metres à parcourir. Il y a une certaine intemporalite dans la prise de decision, comme un instant non derivable. Et puis, il y a cette montee d'adreline, la meme que l'on ressent lorsqu'on trade. Ce moment ouu dans un acte de foi, on accepte d'etre vulnerable face à tous les risques encourrus. ce millieme de seconde qui fait basculer la vie en cinemascope avec les deux bandeaux noir apparaissant en haut et en bas de sa propre vision.

Il est temps. Je me leve, ma fidele bouteille de sancerre à la main et un verre dans l'autre, l'apparence est cocasse. Elle lit un magasine et je prie pour qu'elle ne tourne pas la tete d'ici mon arrivee. A chaque pas, je devine un peu plus le deroulement de ce qui suivra. L'echec devient inconcevable, impossible.

Anticiper et jouer aux echecs quotidiennement a developpé cette capacite à tout prevoir. Tout le jeu de la seduction decomposé en des etapes, des situations si previsibles que d'une certaine maniere, ces moments si rares ont quelque peu perdu de leur magie. Mais le gout d'une paire de fesse bien ferme ne perdra jamais de sa saveur.

Faust ou Mephisto

Mon instinct a eu raison, je suis accueilli par le plus charmant des sourires. Celui qui vous annonce que tout n'est plus qu'une affaire de temps. Dans la langue de Goethe, je lui dis, "je sais que cela peut sembler bizarre comme proposition, mais je me demandais si tu voulais finir cette bouteille de 'Sancerre' avec moi ? ". "Ja, sehr Gern". Plus de doute, tout est deja ecrit. Je nous imagine deja transpirant durant ces futurs chaudes soirees d'ete, l'un sur l'autre, legerement essoufles, ses cheveux colles sur son front, elle me sourireait beatement.


On a ainsi passé toute l'apres-midi dans un jeu de seduction, de gestes de part et d'autres trahissant une certaine envie reciproque à la promiscuite. Alors on s'est echangé nos numeros de telephone et on s'est promis de pique-niquer ensemble des qu'elle aura une journee libre.

Ainsi demain, je la laisserai jouer de ma flute enchantee.



dimanche 12 août 2007

Casanova in shame

« Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment » Voyage au bout de la nuit

Dans l'impossibilité, dans la limitation, l'esprit tend à l'infini vers ces contraintes imposées comme des règles que l'on défie, laissant place au désir de séduction et à l'imagination se relayer dans un divertissement au nom du style et de ses nombreuses figures. Non dans le souhait de concrétisation, uniquement dans le plaisir artistique de séduire. Les contraintes du succès sont, de toute manière, rédhibitoires.
L'Ego, le "Moi Je" totipotent, celui qui dans un perpétuel besoin de reconnaissance, de séduction, d'attention poussé par une fierté mal placée, incite à l'ambition la plus démesurée. Une fierté qui mène mécaniquement à de malheureuses fautes.


Vendredi soir, j'en fis une, malheureuse.

Une phrase. Il suffit juste d'une phrase anodine, distillée dans l'effervescence de la nuit. Dans un relâchement éthylique, une trahison de sa propre appréciation et sympathie pour quelqu'un, une phrase sorti de son contexte, qui complique tout. Face à soi, une interprétation malheureuse, une qui ne s'applique pas, une qui vous condamne accompagnée de son cortège d'expériences, d'attentes utopiques, de cynisme et d'influences extérieures.

Malgré le choix soigné des mots et de l'intonation, elle y a compris, "Je veux te sauter". Elle y a vu une déclaration d'intention, elle y a vu une menace. Pendant cette seconde chimiquement rallongée, j'étais, contre mon gré, descendu en flamme rejoindre injustement le lot des gros lourds à la déprimante banalité et au
vomissant pathétisme .

Entre charisme et pathétisme, il n'y a que le regard de l'autre qui change.

Je voulais juste indirectement flatter, créer une tension, un rapport dont on aurait jouer malicieusement, sans réelles arrieres-pensees. Je pensais qu'elle y aurait descellée, au vu de nos rapports
quotidiens, une invitation au jeu. Vendredi soir, ma mauvaise appréciation de la situation, m'a fait comprendre qu'elle ne joue pas, elle sentence toutes ces attentions comme autant d'approches initiées dans un but primaire. Une fin qui, dans notre cas, ne pouvait s'appliquer. La finesse de ma démarche s'est malencontreusement retrouvée diluée dans une grossièreté sans nom. Du Coca-cola dans du Cote-rotie, parce que "les vins, de toute façon, ils ont tous le même goût".

Dans l'ivresse du vendredi soir, la décomposition du moi a fait place à mon ego qui cherchait juste à savoir si j'aurais pu réussir là où tous les autres avaient échoués. Rien de plus. Ce matin, la honte m'assaillit continuellement, vexé d'avoir été injustement jugé coupable d'une intention sexuelle, gêné d'avoir fait part de mon appréciation, déçu de ne pas avoir fait susciter le désir et surtout désolé d'avoir tué ce qui aurait pu être une amitié, une fois l'ambiguïté initiale dépassée. Croire que les premières rencontres ne sont font sans aucun sous-entendu est d'une naïveté annonciatrice de grandes désillusions.

"J'essaie de ne pas te draguer", ça sonnait bien....mais à la mauvaise porte.

lundi 6 août 2007

Une bougie s'éteint

Assis au bord de la falaise surplombant la mer du nord, les reflets du soleil septentrional, levait dans un éblouissement féerique, le rideau sur la scène de ce dernier acte. Je pouvais entendre au fond de moi les 3 coups du bâton retentir sur le plancher.

Je revois ses longs cheveux blonds
balayant, son regard couleur turquoise, au gré des brises océaniques, son sourire et ses yeux complices m'invitant à la communion. Nous étions au bout du monde et nous contemplions, dans cet instant suspendu, la vaste étendue bleue qui s'offrait à nous.

Ses grand yeux bleus avaient la faculté de transcender, chaque seconde passée avec elle, dans une émotion qui m'était inconnue.
Ils illuminaient cette part de moi, honteusement chercheuse d'un bonheur absolu. Tout se jouait dans une intemporalité soustraite des tracas du quotidien. L'endomorphine qui submergeait mon coeur, me plongeait dans l'obscurité de ces salles, l'on pouvait y voir des histoires similaires.

Je me rappelle m'être laiss
é emporter par la cinématographie de l'instant. La vie en 24 images seconde. Brigitte Bardot dans un film d'Ingmar Bergman. Les poils sur les épaules, j'étais Michel Picolli et ses fesses, je les aimais terriblement. Il y a des moments dont on sait, de suite, qu'ils vous hanteront jusqu'à la fin, ceux l'on croit toucher du bout des doigts ce sentiment éternel de plénitude. Celui-ci fut l'un des rares, si ce n'est, le seul.

Au loin, sous l'immensité du panorama de skanie, un couple, aux traits marqu
és, se mariait. Je les observais et ne pouvais m'empêcher de penser que nous n'étions que de furtifs amants dont les excès de notre jeunesse mèneraient à l'inévitable chute d'une prémisse irréaliste. Je pouvais voir les vieux, dans une satisfaction malsaine, sourire à notre vue, comme s'ils se délectaient de l'imminence de la tragédie annoncée. Une représentation de plus, de ce grand classique, sur le théâtre de la vie.

Aujourd'hui, je r
éalise que nous n'étions que de simples acteurs appartenant à une longue lignée d'inconnus qui nous avaient précédés dans la representation de ce classique. Malgré la banalité de ce souvenir, mon esprit reste entaché de ce déchirant moment. Je m'en veux d'avoir été aussi naïf dans ma débauche de temps et d'attention en essayant de sauver ce qui s'avéra n'être qu'une médiocre passion.

Le temps se vengera.

vendredi 3 août 2007

La fine ligne

L'infinité des chemins aux divergences continues nous mène aléatoirement de part et d'autre cette ligne sans nom, tel l'horizon de ce que pourrait être toutes ces autres vies. Une référence qui au fil du temps, se dresse doucement en une barrière infranchissable.

A
l'échelle globale, l'opposition des choix de chacun tend vers cette même espérance. La distribution est juste différente. La vie est un jeu à somme nulle. Notre perte et le gain d'un autre. Le bonheur est devenu quantitatif. Limité.

Tous les jours, je virevolte de part et d'autre cette ligne dans une
spéculation quotidienne sans objectif mais la suite récursive de mon algorithme de vie me fait diverger dans un biais que je redoute. Mes illusions décroient avec le passage du temps. Parfois, j'ai l'impression que cela s'accélère.

Le diable se cache dans les
détails. Un mot, un regard, une suite de chiffre, une paire de chaussette blanche, un geste, une faute d'orthographe, un misprice, autant d'actions que de détails futiles aux conséquences potentielles disproportionnées. Ces silencieux accidents de la vie.

Mon attention au
détail est quasi nulle. Mes lettres de motivations relus en diagonale regorgent d'inattentions fatales. Mes copies de maths l'étaient tout autant. Je ne lisais jamais les énoncés en entier, cela m'ennuyait. L'application rigoureuse est mon point faible et pourtant je gère de l'argent. Beaucoup d'argent. Dans ce monde la perfection est reine et les brillants candidats sont roi, je suis le fou qui digresse.

Il n'y a plus de vin.
Demain je vais au purgatoire faire les courses.

mardi 31 juillet 2007

Outre-Rhin

Que de retournement dans cette collocation aux accents te(u)tons et sa générosité pulmonaire. oui encore des tétons. Il ne fut pas surprenant qu'à mon arrivée ici, des tensions se soient naturellement crées, sûrement aux évènements historiques qu'ont partages nos belles contrées et qui a force de répétition se sont durablement inscrit dans l'insconcient collectifs des deux populations. Étant donne qu'une autre colloque est tcheque. Petite blonde au physique dévastateur que je soupçonne d'être stripteaseuse, toujours accompagné de son petit chien, façon Paris Hilton. La configuration était remarquable.

En faisant l'hypothèse qu'une des Allemande puisse etre lesbienne, on peut ainsi supposer selon le théorème de l'envie, que l'invasion teutonne des sudetes fussent un temps envisagée. Une invasion à laquelle je me serai bien évidemment opposé au conseil de munich pour cause d'intérêt majeur dans la région. On ne refait jamais deux fois la même erreur.

La guerre était ouverte.

Des semaines et des mois d'évitement, de conversation se résumant à des grognements, du silence, du mépris, du piochage de nourriture dans le placard voisin, du pillage de dentifrice et de shampoing, du fromage sur le pas des portes, du sel dans les confitures. En soi, une relation saine entre collocataire. L'axe Franco-Allemand pré-1945 dans toute sa remarquabilite.

Puis hier, une attention, un conseil sur la conservation de mes aliments de hautes gastronomies, que sont mes cheeseburgers scelles sous vide. Peut-etre est elle originaire d'hambourg? Peut-etre veut elle faire la paix ou plutôt capituler, peut-etre est elle en manque ou suis-je celui qui le suis vraiment?

11 Novembre

Puis une autre attention de la plus âgée des deux, une trentenaire, munichoise. La grosse bertha a encore de nombreux atouts dans son arsenal qui n'a rien perdu de sa dévastatrice efficacité. Peut-etre légèrement usag
ée avec des tendances à la surchauffe. Dans un instant gêné, des fragments de mots, d'images se sont suivis. Un verre, une soirée, une autre copine, tous ensemble, célibataire, travaille dans la mode, un ex français, rousse. Une tension s'est crée. Il me fut impossible de refuser.

8 Mai

Jeudi, je libère l'Allemagne.

vendredi 27 juillet 2007

Accouchement

Dans l'atmosphère moite de ma chambre, allongé sur le lit, je divague dans une brume éthylique, la musique jouant à sa guise de mon esprit et de ses confuses humeurs. Je sombre, accompagné du soleil, dans un apaisement nocturne salvateur. Écartelé, tiraillé, je retrouve une paix intérieure dans cet instant d'anesthésie, étouffant l'antagonisme qui me dévore continuellement dans un ennui profond.

La capitulation est proche. Chaque
journée passant, je succombe un peu plus dans une susceptibilité aliénante , une jalousie perverse, une envie de confrontation perpétuelle. Je suis la personnalisation de ma frustration grandissante. Un vide croissant prend place dans mon las quotidien. La moindre divergence, interaction impromptue met en relief toutes ces possibilités comme autant d'agressions que de remises en questions contre cette platitude qui s'est imposée comme normalité. Chaque intention bienveillante, aussi rare soit elle, nourrit a minima ce malingre espoir à la promesse néante. J'ai l'impression de rater ma vie.

Je continue ma
dérive en écoutant Dominique A. La noyade au Whisky est au coin de la rue.

jeudi 26 juillet 2007

Comme toujours

Un mot de travers, une intonation ironique, un mensonge honteux, il en faut peu pour que mon profond agacement émerge à la surface. Le monstre du Loch ness, c'est moi. Aussi mystérieux que redouté, malgré la beauté de la scène. A chaque fois, un dégoût pour ce milieu qui me nourrit, resurgit comme un vieux souvenir que l'on arrive plus à oublier. Je vacille chaque journée entre allégresse et haine. Les marchés sont aléatoires mais mon état d'esprit est aussi prévisible que 2+2=4. Déterminisme aléatoire.

Aujourd'hui, je jubile à nouveau.

Les marchés financiers, c'est comme le ski, On ne s'y amuse que pendant la descente. Le reste du temps, on fait semblant.

mercredi 25 juillet 2007

En bleu

Dans un silence studieux, perturbé par l'insistante intermittence du pianotement des claviers. Je m'apprête à plonger comme chaque jour, dans la fosse aux lions à coté des nombreux autres gladiateurs prêt a se battre pour leur survie et pour les meilleurs d'entre nous, chercher gloire et fortune. Dans les longues rangées de la salle, les opérateurs avachis dans leurs sièges regardent leurs nombreux écrans, comme autant de fenêtres sur un monde, plus facile, plus blond, plus matériel, plus vide. La salle de marche l'antichambre du paradis de la bête érudit. L'enfer de l'altermondialiste qui secretement fantasme devant toute cette débauche d'argent et ce cynisme organisé. L'enfer du bobo raté.

9H, heure symbolique de l'ouverture du chaos financier, les cotations commencent. Le calme s'installe dans une ambiance nerveuse. un pied remue
frénétiquement. L'attentisme ou la perversion de la patience. Dans la nuit, les US ont fortement chuté, le matin, les chinetoques, pareil, au casse pipe. Il est plus que probable de voir le marché francais faire de meme. De tout maniere, j'en ai rien à taper, les poses sont couvertes. Ma motivation est à nu. Ces dernieres semaines, la démotivation s'est faite grandissante, les antagonismes plus fréquents. Je ne sais toujours pas comment j'arrive à garder mon calme mais à l'interieur, ca boue.

Pour ne pas sombrer plus bas dans la démotivation, je discute de tout et de rien avec quelques brokers. Perpétuellement interrompu par quelques prix sans grands intérêts. Alors je décide de faire semblant, le meilleur moyen de ne pas se faire repérer par son boss et de zapper toutes ces hyènes sans scrupules. De toute façon, le travail ne paye pas. La preuve, les parasites du système, ceux qui ne créaient absolument rien et qui ont cette facheuse tendance à mépriser le reste de la population, sont les mieux payer. L'honnêteté paye encore moins.

J'apprends
pendant la matinée que chez un de mes confreres, une superbe suédoise a été embauchée. Blonde, yeux bleus, 1m76. Taille mannequin. je ne peux m'empêcher d'être jaloux. Ici, la disgrâce est la religion locale. J'apprends à un broker quelques ridicules expressions en suédois pour qu'il les lui répète, histoire de rigoler un peu. Jag vill knüllar dig. Vill du ser min snaap? Le romantisme à la française.
Elle rigole. Une fille avec de l'humour, tellement rare. Il faut que je me trouve un boulot
là-bas. Pas de doute, on aurait beaucoup de choses à se raconter.

Dans le bruit incessant des
téléphones qui sonnent, je cherche un peu de repos et je passe donc mon temps a dire à tous ces chiens affamés de broker, que je suis occupé et que je les rappellerai. J'ai de bien meilleurs choses à faire, je joue aux échecs.

Comme
prévu, le marché se casse la gueule. Étant long vol et gamma, je ne peux que me feliciter, à la vue de ce marché négatif et je me laisse tomber allegrement dans l'auto-satisfaction la plus totale. Imaginant la suédoise, je me laisse planer, tout l'après midi, dans un fantasme suedo-financier que j'aimerai voir perdurer à jamais. A quelques centaines de kilomètres, je regarde Rasmussen s'envoler à son tour. La scandinavie est à la fête. Une partie de moi veux vivre dans le cliché, le superficiel le plus factice. Bien que cela soit avec la plus grande des culpabilités, le plaisir est trop fort pour être résisté. Je ne suis qu'une bête.

Comme toute bonne chose a une fin, aussi virtuelle soit elle, mon boss en fin d'apres-midi s'octroie ce droit de venir briser mon
rêve en plein vol. De sombres histoires de vieux trades. Le retour sur terre. Un singe, mon boss. Il passe son temps à chercher des poux dans la tete de tout le monde et surtout dans la mienne, alors que mes cheveux ont entamé leurs irremediable chute.

J'ai besoin de vacances et si possible d'un nouveau
taf.