mercredi 24 mars 2010

Le malheur des autres

Etant tres doue en mauvaise vie, il suffit d'ailleurs de lire ce blog pour s'en apercevoir, Je n'ai compris que seulement recemment, au fil des rencontres, des amities qui se delient, des pseudos-amours qui vont et viennent, que l'amitie n'est pas le fruit d'une compatibilite mentale exceptionnelle avec un individu similaire mais simplement la consequence du partage du malheur. Copain ou le partage de la douleur, "pain".

Non, les moments joyeux n'y contribuent pas, cela n'existe que dans les films. Le bonheur ne se communique pas, il est egoiste et insaisissable. Il brille et reflete virulement chez l'autre, son propre malheur. Alors que malheur, frustration et souffrance, soudent les individus, nourrissent abondamment ce fort lien qui unit les hommes traversant des difficultes communes, ou chacun se met a nu devant l'autre, montrant ses propres faiblesses et insecurites. En fait, un ami n'est qu'un compagnon de circonstance...qui ne serait pas un chien.

Dans le fond, l'amitie porte mal son nom. L'amitie, c'est le melange de deux sentiments antithetiques, c'est un peu comme habiller une moche en Chanel dans le but de la rendre belle.

Pour en venir aux faits, j'ai pris conscience que de tout temps, je me suis nourri du malheur des autres pour alimenter mon etat de non-malheur permanent. Puis hier tout s'est enclenche: A mon seul ami d'Amsterdam, a souri la felicite, puis le soleil s'est enfin mis a briller, alors leurs longues jambes, devant mes yeux emerveilles, les belles filles ont montrees et c'est ce meme jour que les impots, dessus, me sont tombes.
Hier, la grande horloge de la fatalite venait de sonner la fin annoncee de notre amitie, car nous n'aurons plus dorenavant de malheur a partager, alors, tot, je suis parti me coucher.