vendredi 18 mai 2012

La Panne

Les années se sont suivies avec leur lot de filles et le constat en était devenu implacable. Il suffisait d'ailleurs qu'a en parler autour de soi pour s'en convaincre définitivement. Je me moquais bien de tous ces malheureux a courir tels des poulets sans tête après, ce qui n’était rien d'autre qu'une chimère.

Où avait bien pu passer tous ces papillons qui n'apparaissaient qu'une fois dans la vie d'un homme, aux alentours de ses 20 ans, pour ne plus jamais réapparaitre par la suite? Surement mourraient-ils brièvement après, la faute au froid mécanique de la répétition quotidienne. La monotonie de la rencontre, la mécanique de la baise, l'ennui s'installant comme la fatalité d'un compromis, que les années passantes ont imposées.

Trente ans, l'âge où l'on y croit plus. On se rencontre, on baise quelque fois puis on disparait. Puis à force de répétition, le désir se délave progressivement, jusqu’à ce qu'il n'en reste qu'une version blanchâtre où l'on ne distingue plus grande chose. On s’ennuie. Toutes ces versions délavées de chacun marchant dans la rue, aux aspirations déclinantes. Le coeur n'y ait plus, l'illusion évaporée.

Pourtant, hier soir, la foudre a frappé, j’étais dans la Doloréane. 88 MPH. Elle ressemblait à la Suédoise de mes vingts ans mais elle était Bosniaquo-Néerlandaise. Trente ans, les cheveux bruns frisés, un mélange d'Audrey Tautou et de Sigourney Weaver. Puis, cet échange de regard au quatrième verre de vin, où BAAAM!, L'étincelle, la putain d’étincelle, qui pour la première fois en dix ans, vous foudroie. La Doloréane venait d'arriver, j'en avais subitement plus que 22, j’étais de retour à Paris, une de ces mémorables nuits d’été, sur les quais de la seine avec la Suédoise, où la fragilité de l'instant si éphémère vous enivrait du parfum si exquis de la vie. Les battements étaient les mêmes. Retour vers le passé. Ce sentiment insaisissable qui vous prend aux tripes, l'envie de ne plus jouer face à la rareté, le naufrage est si proche. Pourtant il faut maintenir les apparences, la vulnérabilité étant devenue Persona non grata.

Puis les regards s’accompagnèrent rapidement d'effleurements qui laissèrent place aux baisers s'offrant tels des invitations aux portes de son lit. Après trois années de relation minable à compromettre, j’étais tel un caniche devant l'infini et j'ai failli. Misérablement failli. Était-ce l'alcool, les papillons, la fatigue ou la combinaison de tous ces éléments? Puis je fus mis a la porte a 2h30 du matin avec un peu de pommade pour atténuer la douleur. "I really had a great time, let's meet tomorrow".

Oui, tel un caniche.





mercredi 24 mars 2010

Le malheur des autres

Etant tres doue en mauvaise vie, il suffit d'ailleurs de lire ce blog pour s'en apercevoir, Je n'ai compris que seulement recemment, au fil des rencontres, des amities qui se delient, des pseudos-amours qui vont et viennent, que l'amitie n'est pas le fruit d'une compatibilite mentale exceptionnelle avec un individu similaire mais simplement la consequence du partage du malheur. Copain ou le partage de la douleur, "pain".

Non, les moments joyeux n'y contribuent pas, cela n'existe que dans les films. Le bonheur ne se communique pas, il est egoiste et insaisissable. Il brille et reflete virulement chez l'autre, son propre malheur. Alors que malheur, frustration et souffrance, soudent les individus, nourrissent abondamment ce fort lien qui unit les hommes traversant des difficultes communes, ou chacun se met a nu devant l'autre, montrant ses propres faiblesses et insecurites. En fait, un ami n'est qu'un compagnon de circonstance...qui ne serait pas un chien.

Dans le fond, l'amitie porte mal son nom. L'amitie, c'est le melange de deux sentiments antithetiques, c'est un peu comme habiller une moche en Chanel dans le but de la rendre belle.

Pour en venir aux faits, j'ai pris conscience que de tout temps, je me suis nourri du malheur des autres pour alimenter mon etat de non-malheur permanent. Puis hier tout s'est enclenche: A mon seul ami d'Amsterdam, a souri la felicite, puis le soleil s'est enfin mis a briller, alors leurs longues jambes, devant mes yeux emerveilles, les belles filles ont montrees et c'est ce meme jour que les impots, dessus, me sont tombes.
Hier, la grande horloge de la fatalite venait de sonner la fin annoncee de notre amitie, car nous n'aurons plus dorenavant de malheur a partager, alors, tot, je suis parti me coucher.

dimanche 12 octobre 2008

Welcome to the Balkan

La minute de mon arrivée sur l'île de Paros, je me rendis de suite compte de l'erreur de jugement faite en ayant voulu profiter un peu plus du soleil, tout en me rapprochant du tourisme de masse. Hormis, le désagréable constat d'avoir bêtement dépensé 40 euros en ferry, je venais de perdre une journée de vacances à voyager pour rien. S'il y a un intérêt à voyager seul, c'est de vivre une véritable aventure et non de profiter beaufement de ses vacances sur un transat avec un parasol à 6 euros la journée.

Je repartis donc sans m'attarder pour la merveilleuse Athènes et la délicieuse incompétence de ses fonctionnaires ferrovières, son exquis air enfumé et ses charmants prix exhorbitants. (incroyable qu'un pays a deux doigts de faire partie du tiers monde puisse etre membre de l'UE). A mon grand regret, je ne m'y attarda pas, préférant rejoindre prestement le nord de l'Europe et plus particulièrement Berlin. Le voyage en train avait un passage obligé par Belgrade, capitale de ce merveilleux pays qu'est la Serbie. Ce pays où l'on y trouve tant de joueurs de tennis, si facile à détester.

Il y a un véritable plaisir à voyager pendant des journées entières, dans un train, à voir défiler les paysages. La sensation d'évasion est saisissante. J'étais d'ailleurs vraiment excité à l'idée de traverser tous ces pays, qui furent le théatre de tant de remous, il n'y a pas si longtemps, sans pour autant avoir la moindre idée à quoi puisse bien y ressembler la vie. Comme attendu, une fois arrivée à la gare de Thessaloniki, je changeais pour un train composé de 4 vieux wagons dans lequels on ne trouve que des compartiments de 6 places dont les sièges sont presques totalement allongeables. Installé dans ce train d'un autre temps, on a cette impression de quitter le monde contemporain pour revenir quelques decenies en arrière, ce qui amplifie d'autant plus la sensation d'évasion. J'etais parti pour 17h de train, uniquement pour arriver à Belgrade, ensuite il me fallait changer encore 2 fois.

Le train, quasi vide, partit donc en direction de Belgrade à 16h. En cette mi-octobre, le soleil faiblissait déjà. Je m'allongis, regardant le paysage aride de Grèce progressivement s'éloigner puis m'endormis rapidement, je n'arriverai que le lendemain à 9h. Puis le train s'arreta de manière prolongée et quelqu'un ouvrit la porte du compartiment et de haute voix dit "Passeport!". On venait d'arriver à la frontière Macédonienne, ce qui me prit quelque peu par surprise. A force de voyager fréquemment dans toute l'europe, librement, j'avais quelque peu oublié que cette pratique d'un ancien temps était encore de rigueur et exécuté aussi sérieusement dans l'est de l'Europe. Néanmoins, en tant que Francais avec mon matelat de sol, pourquoi viendrait-on me poser des problemes. Il est vrai, je n'avais que ma carte d'identité mais le douanier, à la vue de ma carte, confirma mon optimisme en me disant, "ah! Francais! Ok!" et s'en alla récupérer les passeports de tous les autres passagers du train.

Cela n'échappa pas à un père de famille dont le fils, une sorte de mini troll qui déambulait frénétiquement sur l'unique quai de la gare, ce qui d'ailleurs amusait beaucoup les douaniers. L'injustice transforme les hommes en de cruels inquisiteurs. Il me pointa du doigt, au loin auprès des douaniers qui ne se souciait pas le moindre du monde de mon cas et je me disais "FRANCAIS!" tout en le regardant droit dans les yeux. Après une scène digne de tout film sur la guerre froide, le train repartit. Nous étions en Macedoine, on distinguait encore les taches orangeâtre du soleil qui se diffusait sur le ciel bleu mais la luminosité baissait rapidement, ce qui fut propice au sommeil. J'avais dormi la veille, une nouvelle fois dehors, dans le froid, face à la gare d'Athènes.

Je dormis 4h jusqu'à notre arrivée à Skopje, la capitale de la Macédoine. On ne voyait pas grand chose de la ville mais celle-ci semblait correctement développée. C'était surtout des grands HLM que l'on voyait au loin. De toute facon, la Macédoine, ca serait pour une prochaine fois, probablement lointaine, me disais-je en voyant la ville à son tour s'éloigner. Il ne restait plus que dix heures jusqu'à Belgrade. Nous arrivimes rapidement à la frontiere Serbe, Joyeuse Serbie.

-"Passportje!", je sursautais de mon sommeil, puis levais la tête vers ce collosse, brun qui avait probablement connu la guerre.
Je luis tendis ma carte d'identé et eus comme un mauvais pressentiment. Puis il me regarda, la secouant et dit un truc ressemblant vaguement à,"nietje validje! Here serbja".
Il la prit néanmoins puis s'en alla. Il était 23 heures et le fond d'air s'était depuis fortement raffraichi, tout comme la probabilité de mon arrivée à Belgrade se réduisait à chaque seconde.

Dans mon esprit, Le sentiment d'évasion se transformait peu a peu en un trou noir aspirant tous mes plans dans un néant d'incertitude. Puis le douanier revint et me dit:
-"comje withje mija,takeja yourje bagjes, passeportja nietje validje.backjje tje makedonja"
-"Is this a joke? Look! Im just on vacation, I just want to go to Germany. I dont want to stay in your (fucking shit) country "
Il me regarda avec son air de robot et secoua la tête tel un bovin. Les traumatismes de la guerre, sûrement. Subitement, il se mit à faire beaucoup plus froid, je pouvais à présent entendre les échos des bombardements, j'étais en train de passer dans une autre dimension,celle où je n'etais qu'un petit con de bourgeois occidental qui cherchait à jouer les aventuriers armé de mon blackberry et ma carte de crédit UBS.

Dans le poste des douanier, nous étions huit voyageurs en plus des 2 gardes. Dans le coin, la télévision diffusait le Big Brother local. Le deuxième garde était un petit blond, le regard dur et distant, il avait un petit air à la houellebecq, probablement d'un mépris total pour le monde occidental et devait prendre un malin plaisir à emmerder gratuitement les gens. Je le comprenais, à sa place, j'en ferais autant. Assis face à l'ordinateur, le grand brun vérifiait les passeports de chacun. Il appela tour à tour le nom des sept autres personnes qui une fois leur passeport en main, retournèrent dans le train. J'avais entre temps, bien essayé d'appeler un de mes amis, afin de récupérer le numéro de l'ambassade Francaise, mais ce fut en vain, le réseau téléphonique ne marchait pas. Il ne restait plus que moi, les gardes me parlaient toujours en Serbe, sans que je ne comprenne quoi que ce soit, mais ils s'en foutaient. Puis, ils se mirent à regarder Big Brother, l'un demanda à l'autre si la blondasse s'était probablement faite sauté par l'abruti de l'émission. j'y décela un instant d'émotion humaine, celle d'une grande betise, ce qui me donna espoir mais il est tellement plus facile de suivre des ordres que celui-ci fut de courte durée. J'étais face à de véritables murs puis je commenca à m'agiter face à tant de mauvaise foi, bien que cela ne soit pas recommandé dans ce genre de situation, mais on ne se refait pas.
-"10 minutje, trainje backje tje macedonja."
-"in macedonja, busje, go, malje touristje visja. Aroundje 10 eurjos. Thenje je canje gjo tja serbja"
-"please, I travelled 20 hours to get here, I just want to go to Germany. It is not like im from Afganistan"
Vu ma barbe et mon bronzage, je trouvais cette dernière phrase osée, puis dans une dernière tentative despérée, je franchis la ligne, en essayant de les corrompre.
-"how much do you want? 30, 50, 100, 200 euros?"

je posa un billet de 100 euros sur la table, excédé par la situation. Il se redressa sur son siège et fit "oh no no no! ", je repris de suite le billet, me disant,"que suis-je en train de faire?". Je sortis du poste pour réessayer de joindre quelqu'un par téléphone, ce qui cette fois-ci fonctionna mais en réentrant, le petit blond, me regarda et me dit "Finished. Red book.Finished, look! Red book". Je les entendis inscrire mon nom dans ce grand livre, ou doit être listé toutes les personnes, interdites à vie, d'accès au territoire serbe, pour cause de viabilité à la sécurité nationale. Bien qu'ennuyant, j'étais pas peu fier de faire mon entrée remarquée dans ce palmares, je serais sûrement ensuite ajouté au fichier national "Edviga Karadic". L'aventure commencait enfin.

Dans le train fantome pour Skopje, les doutes et les questions se firent nombreux. Les Macédoniens me laisseraient ils rerentrer dans leurs pays? Dans le fond, je n'étais meme pas sencé y etre non plus. Où allais je dormir? La ville est elle dangereuse? Comment rejoindre Berlin sans passer par l'Italie et la Serbie sans passeport et à moindre cout?

Mais au fond de moi, je me disais, "Skopje, ma chère Skopje, ma belle et tendre Skopje, me voilà, j'arrive".

vendredi 10 octobre 2008

Génétiquement misogyne

Il y a des concepts qui, malgré leurs propos initialement abhérrants, font leur chemin dans l'inconscient collectif. Un en particulier qui fit grand bruit il y a un peu plus d'un an, sur l'inée et l'acquis, vient de m'amener à cette réalisation.

J'en suis maintenant persuadé, je suis génétiquement misogyne. Dieu sait que je fais beaucoup d'efforts pour me convaincre du contraire, de les aimer dans leur totalité, dans leurs complexité la plus profonde, mais il y a ce truc il n'y a pas d'autre mot pour le décrire, dans le comportement, les fondamentaux du processus de réflexion feminin, qui suscite chez moi, un spectre de réactions allant de la méfiance au mépris le plus total.

Est-ce le fait d'une mutation génétique ayant eu lieu au cours de ma vie, créant ainsi une incompatibilité chimique ou juste la conséquence de l'éducation paternelle, qui me mettant tôt en garde face au diabolisme oestrogénique, "Fiston, quand tu te marieras, choisis la TRES gentille car crois moi, elles ne s'améliorent pas avec le temps", résonne aujourd'hui de tout son poid à l'âge où de si nombreuses personnes se marient? Il est probable que la seconde hypothèse ait eu comme conséquence la première.

Il est certain que ma relation avec la première femme que j'ai connue, en la personne de ma mère a sans aucun doute eu une influence non négligeable sur ma perception des femmes, surtout que mon rapport avec elle fut pour le moins, conflictuel, fait de voeux de mort prematurée, de menaces d'expulsion et de conflits réccurents intremelant mon père. Mon cher père, mon pauvre père. Si je repense brièvement à sa vie avec les efforts et les sacrifices conssentis et ce qu'il a eu en retour de sa famille et plus légétimement de ma mère, je peux honnetement affirmer qu'une partie de sa vie lui a été gachée, spoliée et que ce qu'aurait du être une vie adulte épanouie s'est résumée en un vomissage permanent de reproches, complaintes et mépris. Parfois, souvent même, j'eus envie de la tuer, ma mère, cet être parasite s'accrochant à son hote, afin de profiter d'une vie nullement méritée, sans jamais montrer la moindre satisfaction, sans jamais dire le moindre merci. Mon père est quelqu'un de "trop gentil", croyant sincèrement en la bonté de l'homme, en l'importance de la famille. J'ai essayé de lui expliquer que malgré ses bonnes intentions, il faisait fausse route, mais il s'en moque. Un brave homme, mon père.

A travers cet exemple et tous les nombreux autres observés et expérimentés, il me semble à ce jour évident que les femmes, malgré leur OPA sur le sentiment et leur "supposé" don inée pour tout ce qui est en lien à la sensibilité, sont en verité des handicapés du sentiment, des myopathes de l'amour.

N'est-cela pas un signe quand l'infinité du sentiment amoureux, la complexité de l'émotion suscitée est symbolisée par la simplicité bovine de la chanson de Lara Fabian? Comme si une expression du sentiment un tant soi peu élaborée leur est difficile, inconnue. Nos ancêtres n'avaient peut-être pas completement tort, en considérant les femmes en des animaux légèrement plus évolué.

Quelque soit, les objections d'ordre historique sur la condition de la femme, au final, quels ont été les grands auteurs et peintres feminins ayant marqués l'histoire? A une ou deux exceptions près, les femmes ont été incapable ou pire, n'ont peut-être jamais ressenti le besoin d'exprimer sous quelquonque forme, un semblant de trouble vis à vis de leur alter-ego masculin. Les femmes seraient-elles en fait trop omnubilées par leur personne et leur capacité à procréer? Serait-ce la raison expliquant cet égoisme qui ne serait que l'expression de l'instinct de survie, les obligeant en tant que garante de la survie de l'espèce, de faire preuve d'une grande et froide rationnalité? Seraient-elles donc génétiquement incapables de s'attacher à un homme autrement que superficiellement? Ne verraient-elles donc dans leur partenaire, qu'un simple moyen matériel afin d'assurer la pérénité de l'espece alors que l'homme y voit la possibilité de donner un sens à la vie?

Bien heureusement, de nombreuses autres dynamiques rentrent en jeu dans le rapport homme-femme, contraignant les deux parties au compromis, mais dans le fond s'attacher, tomber amoureux d'une femme, c'est tout simplement être masochiste, c'est perdre son temps et son énergie dans une quête auto-destructrice, si ce n'est celle d'avoir des enfants.

P.S: C'est moi ou toutes les filles en couple ou mariées font constamment la gueule en vacances?

mardi 7 octobre 2008

5eme jour

Cela fait maintenant cinq jours que je suis arrivé a koroni. Le confort relatif qui est mien fait que j'entame chacune de mes journées en véritable sauvage, émergeant chaque matin de ma tente recouvert de sable, l'haleine fetide et la barbe grattant.

La mer me faisant face est la seule qui me soit le tant soit peu accueillante dans cette solitude devenu constante. Malgré tous mes efforts, je ne peux l'honorer en la penetrant completement, gardant pied à tout moment mais je m'y baigne chaque matin dans l'espoir de pouvoir surmonter cette peur ridicule de me faire happer. Alors l'apres-midi, je regarde les quelques nageurs téméraires d'octobre s'aventurer bien loin, trop loin des rivages, pour ma faible tolérance à la profondeur. Parmis ces nageurs, il y a toujours ces trois mêmes filles allemandes, aux physiques merveilleux, de ceux dont je n'ai que trop peu gouté par le passé, ce qui m'a depuis laissé, un leger gout d'amertume, celui-même qui s'accompagne avec la prise de conscience que l'on est en train de passer à cote de la vie, de la regarder comme l'on feuillette un magasine en papier glacé.

Quand je les vois nager au loin, pleine d'enthousiasme, bravant les deferlantes continues de vagues, je ne peux me défaire de la sensation que cette peur insencée des profondeurs et des monstres, symbolise avec une cruelle objectivite mon incapacite à la jouissance, aux plaisirs simples de la vie alors que ceux-ci sont finalement si proches. C'est comme si la vie, venait me provoquer frontalement pour me pousser à les rejoindre, à me sortir de la torpeur prenant progressivement controle de mon existence, une derniere fois avant de m'abandonner, une bonne fois pour toute, dans une décrépitude accélérée.

De mes journees, les seules obligations auxquelles je dois abvenir sont d'ordre ethyllique, afin d'égayer ces soirées de solitude à contempler le vide et ne penser à rien. C'est en ces nymphes ethyles, porteuses de hardise et espoirs, que reposent mes veritables distractions.
Une nouvelle fois, ce soir pendant que tout le monde sera dans les bars de koroni à partager ces moments de convivialité nécéssaire à une vie sociale équilibrée, je serai bourré à chanter Pink Floyd sur la plage, dans l'obscurité la plus totale, sans que personne ne puisse m'entendre, et me baigner, à defaut de me noyer, nu sans que personne ne puisse me voir. C'est peut-etre ca, la liberte absolue.

Ma barbe oÙ l'on y percoit maintenant des teintes rousses, me va de mieux en mieux.

lundi 29 septembre 2008

Toutes les histoires menent à Rome

En partant une nouvelle fois, seul, le sac sur le dos, je m'en vais barouder où vents et marees me meneront . Cela, dans le seul but de me retrouver confronter à l'imprévu, de rencontrer d'éphémeres compagnons de fortune avec qui partager un peu de folie durant ces 3 semaines. Juste donner un parfum particulier à cette escapade, ou plutot Odyssee vu que je pars pour les Hellenes.

Premiere étape, Rome.

En arrivant à Roma Termini, j'étais malgés moi, pris d'une soudaine irruption de nostalgie, de souvenirs aujourd'hui bien lointain, s'étant produient sur les quais de cette même gare. Ils refaisant surface, probablement une dernière fois, avant de partir pour de bon rejoindre un recoin de ma mémoire déclinante, se fossiliser une bonne fois pour toute. Je l'esperais. Moi qui était parti afin de me libérer de mon quotidien et du passé, cela commencait bien, me disais-je.

Mon train ne partant qu'à minuit, j'avais le temps de profiter de Rome et manger dans un bon restaurant. La difficulté à Rome comme dans toute ville touristique est de savoir où. La profusion d'endroits minables à l'affût du moindre centime étranger rend la tâche difficile. Apres une recherche plus longue que prévue, je me décidais pour la terrasse d'une trattoria en dehors des sentiers battus touristiques de la ville aux 7 collines.

Demi bouteille de vin afin d'être raisonnable, melone e prosciutto en entrée. Je prenais le temps d'apprécier ce moment de repos quand arrivit une grande fille blonde au physique comme on en trouve pas dans ce pays de petites brunes boulottes. A ma grande surprise, elle vint s'assoir à la table en face de moi. Je levais les yeux en direction de Venus plein de gratitude.

J'attendais à tout moment voir son copain se joindre à elle, vu qu'il est connu que toutes les belles filles sont déjà prises, mais personne ne vint. Je levais une nouvelle fois les yeux vers Venus et vis l'étoile du nord cligner. Elle venait aussi manger solo. Que pouvait-elle bien faire seule a Rome? commencait-elle ses vacances? Repartait-elle demain? Tout plein de questions me venaient à l'esprit. Il en faut peu pour que l'esprit redevienne fertile. L'étendue du spectre des possibilités dans la vie est d'une très grande élasticité. Je repenssais de suite à toutes les situations similaires auxquels j'eus affaire par le passé pour savoir comment initier le contact. Puis on s'échangea un très court regard comme pour notifier que l'on avait remarqué la présence de l'autre. Malgre l'éphémérité de l'instant, je ressentis une de ces étincelles, celles qui durent une fraction de seconde mais que l'on rejoue sans cesse dans sa tete. Depuis que j'étais passé au stade de mort vivant, pardon, depuis que j'avais commencé à travailler, ce genre de rencontre était devenue une chose du passé. Mes dernières rencontres n'étaient au final que des business meeting déguisés en moment de pseudo complicité que l'on appelle "date", ce truc "made in america" qui a accéléré la transformation de générations de femmes en grosses connasses imbus d'elles-même. "Thanks but no thanks".

Si le sexe est considéré comme une faveur faite à l'autre, comme une simple commodité, comment voulez-vous que la relation ne devienne que de simples transactions à implication émotionelle minimale, faisant ainsi passer l'homme pour un simple négociateur cumulateur de (ri)fesse. La surrégulation féminine a tué le bon fonctionnement et la spontanéité du désir physique qui est par ailleurs l'unique chemin à l'amour, le véritable. J'ai toujours plus aimé, éperdument même, les filles qui me ramenaient à ma primalité la plus basse, que celles qui au nom des bonnes moeurs morales, interdisaient le moindre écart.

Un mélange d'excitation et de doute se diffusait jusqu'à l'extrémité de chacun de mes membres. Une très légère sensation de stress progressivvement m'envahissait, ce stress qui vous pousse au culot, qui vous empêche de ne rien faire sous peine de s'accabler jusqu'à l'enterrement face à sa propre nullite. Plus jeune, j'avais trop connu cela pour aujourd'hui retomber dans ce même travers.

Avec le mois d'octobre frappant à la porte, les soirées s'étaient quelque peu rafraichie sur Rome, poussant un couple de jeunes à se précipiter à l'interieur, fort probablement suite aux ordres de madame. Suite à ce brusque départ, elle me regarda en faisant une moue pleine d'incomprehension et de surprise, le tout agrémenté d'un léger sourire.

L'opportunité attendue venait de se présenter.

-"They're already an old couple, no matter how young they can look" lui disais-je pour engager la conversation de maniere moins marceau-esque puis je lui demanda dans la foulee
-"Where are you from?"
-"New Zealand", qu'elle accompagna d'un signe de rapprochement de la main. Et voila comment je me retrouvis invité à sa table. Que ces moments de spontanéité sont agréables.

On commenca donc a faire connaissance autour de nos 2 demi bouteilles de vin. Il y a des détails dont on ne soupconne pas suffisament la portée. Elle s'appellait Sara, 28 ans, ancienne mannequin reconvertie comédienne, elle ne manquait pas d'exubérance et prenait un léger mais malin plaisir à allumer la gente masculine. La trentaine approchait, cela se sentait.

Son tour de charme sur les serveurs italiens étaient aussi cruel que tenir une carotte devant un âne afin de le faire marcher. Pauvres hommes méditerranéens, autant attirés par les blondes, que les moustiques par la lumière.

-"They love me", me dit-elle. Elle s'en amusait et convaint un des serveur d'aller lui chercher des cigarettes deux rues plus loin. Elle se disait etre une "bitch" mais je la rassurais sur le fait que cela ne durerait pas et qu'il etait normal qu'elle en profite car d'ici quelques annees le rapport de force se sera inversé.
-"Fuck off!....but you're right"

on se connaissait depuis à peine 30 minutes et il y avait deja une certaime familiarité qui s'était installé entre nous deux. un debut de complicite dont j'etais plutot fier. On s'échangeait à présent de long et profonds regard dans les yeux de l'autre. Elle en devenait encore plus belle. Une grande rarété quand je ne peux constater les régiments de connasses qui peuplent nos grandes villes. Nous continuions à boire et parler mais j'étais face à un choix quelque peu cornelien. Elle ou le train pour Bari, la Grèce avec ses plages de sable fin, son eau bleu turquoise et ses forets calcinées . Le choix s'imposait de lui-meme mais il me fallait bien lui annoncer que je n'étais sences etre à Rome que le temps de quelques heures et que si je restais, je n'aurais nulle part oÙ dormir. N'ayant pas de contraintes d'ordre géographique ou temporelles, je pouvais retarder mon arrivée en Grèce pour continuer la soirée dans un bar, à enchainer les shots et au plus grand hazard, se retrouver un peu plus tard au petit matin, l'un sur l'autre, transpirant et essouflés. D'ailleurs, avec l'alcool ca ne rate jamais. En lui expliquant ma situation, je pouvais voir dans ses yeux qu'elle se jouait exactement le même film que moi, à quelques détails d'ordre sexuels près. Pourquoi se contraindre à terminer une soirée qui se passe si bien? Sont-elles si fréquentes que l'excitation ressentie y est quasie nulle?


Sans etre réticente à l'idée, cela signifiait qu'en restant, j'étais déstiné à dormir dans sa chambre, transformant ainsi une éventualité certaine en certitude.

Ce petit détail fut fatal à cette plaisante surprise nocturne qui se profilait car avec les femmes, tout est dans la nuance et le suggéré. En perdant cette liberté, toute relative, de choisir de la realisation ou non de la finalité, le jeu d'attrappe souris prenait brutalement fin.
C'est d'ailleurs ce qui fait le charme de ses rencontres éphémères, la spontanéité du désir. Ce soir-la fut le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire.

Peut-être aurais je du ne rien dire, manquer légèrement d'honnêteté et la mettre devant le fait accompli. Je doute qu'elle aurait rechignée. J'en suis même certain. On sait tous trop bien à quel point l'indécision féminine peut être un obstacle aux envies des deux partenaires. Une réminescence de l'éducation paternelle.

Me voila donc en Grèce. Les filles y sont aussi moches qu'en Italie, ca promet.

P.S : les gens y sont tres sympas

dimanche 28 septembre 2008

le feta, le minotaure et moi

Vingt, trente ou quarante, je n'ai aucune idee du nombres d'heures de trajet qu'il m'a fallu pour arriver a destination, car j'ai arrete depuis bien longtemps de les compter. De toutes facon, je n'ai que trop d'heures dont je ne saisvraiment quoi faire.

Me voila enfin sur la plage, exactement comme je l' imaginais depuis de trop nombeux mois face a mes 5 ecrans, regardant dans le vide, alors que les marches s'effondraient inexorablement aux sons des cris de coleres de mon senior et devant mon indifference la plus totale. J'etais blindes de put et gorges de vega. Honnetement, j'aurai pu ne pas venir pendant un mois, juste cloturer mes positions a mon retour et gentillement attendre la fin de l'annee. En gros, j'aurai pu demander a prendre 6 mois de conger afin d'attendre le cheque de debut d'annee des RH. Malheuresement, meme la profession d'operateur de marche aussi individualiste soit elle et ou l'ardeur au travail n'a aucune correlation sur ses performances, a ses contraintes administratives et ses regles d'ethiques professionnelles a respecter. Il faut continuer a faire semblant de travailler, en utilisant pleins de mots pseudos savants pour convaincre de l'extreme complexicite du metier. Dans le milieu, c'est une pratique bien repandue.

Quoi de plus gratifiant que de voir les yeux des gens s'agrandir a l'entente du mot magique, trader, trahissant une certaine admiration, quelque soit leurs aprioris negatifs, qui n'est autre que la jalousie d'une emancipation anticipee hors de portee. c'est malheureux a dire mais ca fait rever la concierge de plus de 50 ans et toutes les tranches d'ages inferieurs alors qu'au final, on fait ce metier dans l'unique but d'atteindre ses avides fins veinales et non pour l'interet intellectuel d'acheter et de vendre des combinaisons de 0 et de 1 suite aux cliques effectues sur sa souris. Il faut l'avouer, celui-ci est tres limite, je dirai meme inexistant car au final, tout ne repose que sur le hazard ou plus vulgairement, sur la chance. A qui le tour?

Je commence ainsi mes 3 semaines de vacances, deconnecte de tout a dormir sous une tente, a ne rien faire, a me laisser pousser la barbe, a ne pas me laver, a tout simplement revenir a l'etat primaire. Enfin vivre comme un sauvage. Je vais enfin avoir un avant-gout de la futilite de ma non-vie. Ces vacances vont mettre un point d'honneur a prouver l'unitilite de ma presence sur terre.

Je m'acheterais peut-etre un troupeau de chevres.