lundi 22 octobre 2007

Chaises Musicales

J'ai parfois l'impression, chaque jour de mon manège quotidien, de tourner en rond, dans l'attente d'un changement de perspective. Un sentiment de Deja-vu, une vingtaine d'années plus tard, "Maman, encore un autre tour, dans l'avion là-bas". Toujours cette envie de changement qui nous anime, bien que conscient de l'absurdité de la demande, la désillusion étant déjà annoncée. Chacun des engins étaient tout aussi cloués au sol que nous l'étions, mais l'on gardait toujours l'espoir que cette prochaine fois serait différente, qu'on serait rempli d'un irrésistible sentiment de satisfaction, d'espoir. Fantaisie et fantasme d'une autre vie d'un gamin de 4 ans. Je pris vite conscience que je risquais d'être aussi malheureux que les gens qui marchaient dans la rue. Il y avait l'imaginaire et la réalité. L'un était source d'espoir, l'autre l'asséchait.

Transition

Avec les années, le manège s'est transformé en jeu des chaises musicales, à courir comme ces gamins que nous étions, autour de chaises en plastique, nerveux, à l'idée que la
musique puisse soudainement s'arrêter. Lorsque la musique déroulait, nous courions. Vite ou lentement, cela importait peu. Nous trouverions tous refuge sur une de ces chaises restantes hormis pour l'un d'entre nous qui serait automatiquement éliminé. Son cas ne nous intéresserait plus, il rejoindrait la longue liste de ces gens malheureux à laquelle on voulait à tout prix échapper. Nous étions aussi différents les uns les autres que nombreux, avec nos propres débuts d'avis sur la conception de la vie, nos premières aspirations et désirs mais l'espace d'un instant, nous partagions dans ce même élan de jeunesse, un moment de rigolade, chacun d'entre nous courait, en rond, autour de ces chaises se présentant comme autant de perspectives, de futurs différents.
Aujourd'hui, on tourne toujours,mais autour de nombreuses possibilités professionnelles et sociales, aux futurs a priori différents. On aimerait tout connaître, tout faire, tout réussir comme si cela nous ouvrirait les portes du bonheur. A entendre la vie m'être
une énième fois compté par un étranger, la vie se répète comme un disque rayé et il est indéniable que toutes ces possibilités de vie sont aussi semblables que toutes ces chaises blanches en plastique autour desquels on courait. Vaines agitations frénétiques.

Cela va faire une semaine qu'avec la Grosse Bertha, nous baisons. Il est évident qu'aujourd'hui perdu dans le même pays, dans cette même incertitude, nous vivons un de ces moments de transition. Hésitations sur la future destination à prendre. Toute aussi banal l'une que l'autre. A partager la même incertitude, nous partageons le même lit. Entente amicale. Une fois cette période transitoire de nos vies terminée, chacun reprendra sa route.

La musique vient de s'arrêter, vite, un siège.

3 commentaires:

L'anonyme a dit…

test

Anonyme a dit…

Peu importe le futur, c'est l'instant qui compte. Alors profite !

Anonyme a dit…

Cette agitation n'est pas vaine, elle fait l'apprentissage, l'expérience. La jeunesse est faite pour être brûlée non ?