dimanche 12 octobre 2008

Welcome to the Balkan

La minute de mon arrivée sur l'île de Paros, je me rendis de suite compte de l'erreur de jugement faite en ayant voulu profiter un peu plus du soleil, tout en me rapprochant du tourisme de masse. Hormis, le désagréable constat d'avoir bêtement dépensé 40 euros en ferry, je venais de perdre une journée de vacances à voyager pour rien. S'il y a un intérêt à voyager seul, c'est de vivre une véritable aventure et non de profiter beaufement de ses vacances sur un transat avec un parasol à 6 euros la journée.

Je repartis donc sans m'attarder pour la merveilleuse Athènes et la délicieuse incompétence de ses fonctionnaires ferrovières, son exquis air enfumé et ses charmants prix exhorbitants. (incroyable qu'un pays a deux doigts de faire partie du tiers monde puisse etre membre de l'UE). A mon grand regret, je ne m'y attarda pas, préférant rejoindre prestement le nord de l'Europe et plus particulièrement Berlin. Le voyage en train avait un passage obligé par Belgrade, capitale de ce merveilleux pays qu'est la Serbie. Ce pays où l'on y trouve tant de joueurs de tennis, si facile à détester.

Il y a un véritable plaisir à voyager pendant des journées entières, dans un train, à voir défiler les paysages. La sensation d'évasion est saisissante. J'étais d'ailleurs vraiment excité à l'idée de traverser tous ces pays, qui furent le théatre de tant de remous, il n'y a pas si longtemps, sans pour autant avoir la moindre idée à quoi puisse bien y ressembler la vie. Comme attendu, une fois arrivée à la gare de Thessaloniki, je changeais pour un train composé de 4 vieux wagons dans lequels on ne trouve que des compartiments de 6 places dont les sièges sont presques totalement allongeables. Installé dans ce train d'un autre temps, on a cette impression de quitter le monde contemporain pour revenir quelques decenies en arrière, ce qui amplifie d'autant plus la sensation d'évasion. J'etais parti pour 17h de train, uniquement pour arriver à Belgrade, ensuite il me fallait changer encore 2 fois.

Le train, quasi vide, partit donc en direction de Belgrade à 16h. En cette mi-octobre, le soleil faiblissait déjà. Je m'allongis, regardant le paysage aride de Grèce progressivement s'éloigner puis m'endormis rapidement, je n'arriverai que le lendemain à 9h. Puis le train s'arreta de manière prolongée et quelqu'un ouvrit la porte du compartiment et de haute voix dit "Passeport!". On venait d'arriver à la frontière Macédonienne, ce qui me prit quelque peu par surprise. A force de voyager fréquemment dans toute l'europe, librement, j'avais quelque peu oublié que cette pratique d'un ancien temps était encore de rigueur et exécuté aussi sérieusement dans l'est de l'Europe. Néanmoins, en tant que Francais avec mon matelat de sol, pourquoi viendrait-on me poser des problemes. Il est vrai, je n'avais que ma carte d'identité mais le douanier, à la vue de ma carte, confirma mon optimisme en me disant, "ah! Francais! Ok!" et s'en alla récupérer les passeports de tous les autres passagers du train.

Cela n'échappa pas à un père de famille dont le fils, une sorte de mini troll qui déambulait frénétiquement sur l'unique quai de la gare, ce qui d'ailleurs amusait beaucoup les douaniers. L'injustice transforme les hommes en de cruels inquisiteurs. Il me pointa du doigt, au loin auprès des douaniers qui ne se souciait pas le moindre du monde de mon cas et je me disais "FRANCAIS!" tout en le regardant droit dans les yeux. Après une scène digne de tout film sur la guerre froide, le train repartit. Nous étions en Macedoine, on distinguait encore les taches orangeâtre du soleil qui se diffusait sur le ciel bleu mais la luminosité baissait rapidement, ce qui fut propice au sommeil. J'avais dormi la veille, une nouvelle fois dehors, dans le froid, face à la gare d'Athènes.

Je dormis 4h jusqu'à notre arrivée à Skopje, la capitale de la Macédoine. On ne voyait pas grand chose de la ville mais celle-ci semblait correctement développée. C'était surtout des grands HLM que l'on voyait au loin. De toute facon, la Macédoine, ca serait pour une prochaine fois, probablement lointaine, me disais-je en voyant la ville à son tour s'éloigner. Il ne restait plus que dix heures jusqu'à Belgrade. Nous arrivimes rapidement à la frontiere Serbe, Joyeuse Serbie.

-"Passportje!", je sursautais de mon sommeil, puis levais la tête vers ce collosse, brun qui avait probablement connu la guerre.
Je luis tendis ma carte d'identé et eus comme un mauvais pressentiment. Puis il me regarda, la secouant et dit un truc ressemblant vaguement à,"nietje validje! Here serbja".
Il la prit néanmoins puis s'en alla. Il était 23 heures et le fond d'air s'était depuis fortement raffraichi, tout comme la probabilité de mon arrivée à Belgrade se réduisait à chaque seconde.

Dans mon esprit, Le sentiment d'évasion se transformait peu a peu en un trou noir aspirant tous mes plans dans un néant d'incertitude. Puis le douanier revint et me dit:
-"comje withje mija,takeja yourje bagjes, passeportja nietje validje.backjje tje makedonja"
-"Is this a joke? Look! Im just on vacation, I just want to go to Germany. I dont want to stay in your (fucking shit) country "
Il me regarda avec son air de robot et secoua la tête tel un bovin. Les traumatismes de la guerre, sûrement. Subitement, il se mit à faire beaucoup plus froid, je pouvais à présent entendre les échos des bombardements, j'étais en train de passer dans une autre dimension,celle où je n'etais qu'un petit con de bourgeois occidental qui cherchait à jouer les aventuriers armé de mon blackberry et ma carte de crédit UBS.

Dans le poste des douanier, nous étions huit voyageurs en plus des 2 gardes. Dans le coin, la télévision diffusait le Big Brother local. Le deuxième garde était un petit blond, le regard dur et distant, il avait un petit air à la houellebecq, probablement d'un mépris total pour le monde occidental et devait prendre un malin plaisir à emmerder gratuitement les gens. Je le comprenais, à sa place, j'en ferais autant. Assis face à l'ordinateur, le grand brun vérifiait les passeports de chacun. Il appela tour à tour le nom des sept autres personnes qui une fois leur passeport en main, retournèrent dans le train. J'avais entre temps, bien essayé d'appeler un de mes amis, afin de récupérer le numéro de l'ambassade Francaise, mais ce fut en vain, le réseau téléphonique ne marchait pas. Il ne restait plus que moi, les gardes me parlaient toujours en Serbe, sans que je ne comprenne quoi que ce soit, mais ils s'en foutaient. Puis, ils se mirent à regarder Big Brother, l'un demanda à l'autre si la blondasse s'était probablement faite sauté par l'abruti de l'émission. j'y décela un instant d'émotion humaine, celle d'une grande betise, ce qui me donna espoir mais il est tellement plus facile de suivre des ordres que celui-ci fut de courte durée. J'étais face à de véritables murs puis je commenca à m'agiter face à tant de mauvaise foi, bien que cela ne soit pas recommandé dans ce genre de situation, mais on ne se refait pas.
-"10 minutje, trainje backje tje macedonja."
-"in macedonja, busje, go, malje touristje visja. Aroundje 10 eurjos. Thenje je canje gjo tja serbja"
-"please, I travelled 20 hours to get here, I just want to go to Germany. It is not like im from Afganistan"
Vu ma barbe et mon bronzage, je trouvais cette dernière phrase osée, puis dans une dernière tentative despérée, je franchis la ligne, en essayant de les corrompre.
-"how much do you want? 30, 50, 100, 200 euros?"

je posa un billet de 100 euros sur la table, excédé par la situation. Il se redressa sur son siège et fit "oh no no no! ", je repris de suite le billet, me disant,"que suis-je en train de faire?". Je sortis du poste pour réessayer de joindre quelqu'un par téléphone, ce qui cette fois-ci fonctionna mais en réentrant, le petit blond, me regarda et me dit "Finished. Red book.Finished, look! Red book". Je les entendis inscrire mon nom dans ce grand livre, ou doit être listé toutes les personnes, interdites à vie, d'accès au territoire serbe, pour cause de viabilité à la sécurité nationale. Bien qu'ennuyant, j'étais pas peu fier de faire mon entrée remarquée dans ce palmares, je serais sûrement ensuite ajouté au fichier national "Edviga Karadic". L'aventure commencait enfin.

Dans le train fantome pour Skopje, les doutes et les questions se firent nombreux. Les Macédoniens me laisseraient ils rerentrer dans leurs pays? Dans le fond, je n'étais meme pas sencé y etre non plus. Où allais je dormir? La ville est elle dangereuse? Comment rejoindre Berlin sans passer par l'Italie et la Serbie sans passeport et à moindre cout?

Mais au fond de moi, je me disais, "Skopje, ma chère Skopje, ma belle et tendre Skopje, me voilà, j'arrive".

vendredi 10 octobre 2008

Génétiquement misogyne

Il y a des concepts qui, malgré leurs propos initialement abhérrants, font leur chemin dans l'inconscient collectif. Un en particulier qui fit grand bruit il y a un peu plus d'un an, sur l'inée et l'acquis, vient de m'amener à cette réalisation.

J'en suis maintenant persuadé, je suis génétiquement misogyne. Dieu sait que je fais beaucoup d'efforts pour me convaincre du contraire, de les aimer dans leur totalité, dans leurs complexité la plus profonde, mais il y a ce truc il n'y a pas d'autre mot pour le décrire, dans le comportement, les fondamentaux du processus de réflexion feminin, qui suscite chez moi, un spectre de réactions allant de la méfiance au mépris le plus total.

Est-ce le fait d'une mutation génétique ayant eu lieu au cours de ma vie, créant ainsi une incompatibilité chimique ou juste la conséquence de l'éducation paternelle, qui me mettant tôt en garde face au diabolisme oestrogénique, "Fiston, quand tu te marieras, choisis la TRES gentille car crois moi, elles ne s'améliorent pas avec le temps", résonne aujourd'hui de tout son poid à l'âge où de si nombreuses personnes se marient? Il est probable que la seconde hypothèse ait eu comme conséquence la première.

Il est certain que ma relation avec la première femme que j'ai connue, en la personne de ma mère a sans aucun doute eu une influence non négligeable sur ma perception des femmes, surtout que mon rapport avec elle fut pour le moins, conflictuel, fait de voeux de mort prematurée, de menaces d'expulsion et de conflits réccurents intremelant mon père. Mon cher père, mon pauvre père. Si je repense brièvement à sa vie avec les efforts et les sacrifices conssentis et ce qu'il a eu en retour de sa famille et plus légétimement de ma mère, je peux honnetement affirmer qu'une partie de sa vie lui a été gachée, spoliée et que ce qu'aurait du être une vie adulte épanouie s'est résumée en un vomissage permanent de reproches, complaintes et mépris. Parfois, souvent même, j'eus envie de la tuer, ma mère, cet être parasite s'accrochant à son hote, afin de profiter d'une vie nullement méritée, sans jamais montrer la moindre satisfaction, sans jamais dire le moindre merci. Mon père est quelqu'un de "trop gentil", croyant sincèrement en la bonté de l'homme, en l'importance de la famille. J'ai essayé de lui expliquer que malgré ses bonnes intentions, il faisait fausse route, mais il s'en moque. Un brave homme, mon père.

A travers cet exemple et tous les nombreux autres observés et expérimentés, il me semble à ce jour évident que les femmes, malgré leur OPA sur le sentiment et leur "supposé" don inée pour tout ce qui est en lien à la sensibilité, sont en verité des handicapés du sentiment, des myopathes de l'amour.

N'est-cela pas un signe quand l'infinité du sentiment amoureux, la complexité de l'émotion suscitée est symbolisée par la simplicité bovine de la chanson de Lara Fabian? Comme si une expression du sentiment un tant soi peu élaborée leur est difficile, inconnue. Nos ancêtres n'avaient peut-être pas completement tort, en considérant les femmes en des animaux légèrement plus évolué.

Quelque soit, les objections d'ordre historique sur la condition de la femme, au final, quels ont été les grands auteurs et peintres feminins ayant marqués l'histoire? A une ou deux exceptions près, les femmes ont été incapable ou pire, n'ont peut-être jamais ressenti le besoin d'exprimer sous quelquonque forme, un semblant de trouble vis à vis de leur alter-ego masculin. Les femmes seraient-elles en fait trop omnubilées par leur personne et leur capacité à procréer? Serait-ce la raison expliquant cet égoisme qui ne serait que l'expression de l'instinct de survie, les obligeant en tant que garante de la survie de l'espèce, de faire preuve d'une grande et froide rationnalité? Seraient-elles donc génétiquement incapables de s'attacher à un homme autrement que superficiellement? Ne verraient-elles donc dans leur partenaire, qu'un simple moyen matériel afin d'assurer la pérénité de l'espece alors que l'homme y voit la possibilité de donner un sens à la vie?

Bien heureusement, de nombreuses autres dynamiques rentrent en jeu dans le rapport homme-femme, contraignant les deux parties au compromis, mais dans le fond s'attacher, tomber amoureux d'une femme, c'est tout simplement être masochiste, c'est perdre son temps et son énergie dans une quête auto-destructrice, si ce n'est celle d'avoir des enfants.

P.S: C'est moi ou toutes les filles en couple ou mariées font constamment la gueule en vacances?

mardi 7 octobre 2008

5eme jour

Cela fait maintenant cinq jours que je suis arrivé a koroni. Le confort relatif qui est mien fait que j'entame chacune de mes journées en véritable sauvage, émergeant chaque matin de ma tente recouvert de sable, l'haleine fetide et la barbe grattant.

La mer me faisant face est la seule qui me soit le tant soit peu accueillante dans cette solitude devenu constante. Malgré tous mes efforts, je ne peux l'honorer en la penetrant completement, gardant pied à tout moment mais je m'y baigne chaque matin dans l'espoir de pouvoir surmonter cette peur ridicule de me faire happer. Alors l'apres-midi, je regarde les quelques nageurs téméraires d'octobre s'aventurer bien loin, trop loin des rivages, pour ma faible tolérance à la profondeur. Parmis ces nageurs, il y a toujours ces trois mêmes filles allemandes, aux physiques merveilleux, de ceux dont je n'ai que trop peu gouté par le passé, ce qui m'a depuis laissé, un leger gout d'amertume, celui-même qui s'accompagne avec la prise de conscience que l'on est en train de passer à cote de la vie, de la regarder comme l'on feuillette un magasine en papier glacé.

Quand je les vois nager au loin, pleine d'enthousiasme, bravant les deferlantes continues de vagues, je ne peux me défaire de la sensation que cette peur insencée des profondeurs et des monstres, symbolise avec une cruelle objectivite mon incapacite à la jouissance, aux plaisirs simples de la vie alors que ceux-ci sont finalement si proches. C'est comme si la vie, venait me provoquer frontalement pour me pousser à les rejoindre, à me sortir de la torpeur prenant progressivement controle de mon existence, une derniere fois avant de m'abandonner, une bonne fois pour toute, dans une décrépitude accélérée.

De mes journees, les seules obligations auxquelles je dois abvenir sont d'ordre ethyllique, afin d'égayer ces soirées de solitude à contempler le vide et ne penser à rien. C'est en ces nymphes ethyles, porteuses de hardise et espoirs, que reposent mes veritables distractions.
Une nouvelle fois, ce soir pendant que tout le monde sera dans les bars de koroni à partager ces moments de convivialité nécéssaire à une vie sociale équilibrée, je serai bourré à chanter Pink Floyd sur la plage, dans l'obscurité la plus totale, sans que personne ne puisse m'entendre, et me baigner, à defaut de me noyer, nu sans que personne ne puisse me voir. C'est peut-etre ca, la liberte absolue.

Ma barbe oÙ l'on y percoit maintenant des teintes rousses, me va de mieux en mieux.