lundi 6 août 2007

Une bougie s'éteint

Assis au bord de la falaise surplombant la mer du nord, les reflets du soleil septentrional, levait dans un éblouissement féerique, le rideau sur la scène de ce dernier acte. Je pouvais entendre au fond de moi les 3 coups du bâton retentir sur le plancher.

Je revois ses longs cheveux blonds
balayant, son regard couleur turquoise, au gré des brises océaniques, son sourire et ses yeux complices m'invitant à la communion. Nous étions au bout du monde et nous contemplions, dans cet instant suspendu, la vaste étendue bleue qui s'offrait à nous.

Ses grand yeux bleus avaient la faculté de transcender, chaque seconde passée avec elle, dans une émotion qui m'était inconnue.
Ils illuminaient cette part de moi, honteusement chercheuse d'un bonheur absolu. Tout se jouait dans une intemporalité soustraite des tracas du quotidien. L'endomorphine qui submergeait mon coeur, me plongeait dans l'obscurité de ces salles, l'on pouvait y voir des histoires similaires.

Je me rappelle m'être laiss
é emporter par la cinématographie de l'instant. La vie en 24 images seconde. Brigitte Bardot dans un film d'Ingmar Bergman. Les poils sur les épaules, j'étais Michel Picolli et ses fesses, je les aimais terriblement. Il y a des moments dont on sait, de suite, qu'ils vous hanteront jusqu'à la fin, ceux l'on croit toucher du bout des doigts ce sentiment éternel de plénitude. Celui-ci fut l'un des rares, si ce n'est, le seul.

Au loin, sous l'immensité du panorama de skanie, un couple, aux traits marqu
és, se mariait. Je les observais et ne pouvais m'empêcher de penser que nous n'étions que de furtifs amants dont les excès de notre jeunesse mèneraient à l'inévitable chute d'une prémisse irréaliste. Je pouvais voir les vieux, dans une satisfaction malsaine, sourire à notre vue, comme s'ils se délectaient de l'imminence de la tragédie annoncée. Une représentation de plus, de ce grand classique, sur le théâtre de la vie.

Aujourd'hui, je r
éalise que nous n'étions que de simples acteurs appartenant à une longue lignée d'inconnus qui nous avaient précédés dans la representation de ce classique. Malgré la banalité de ce souvenir, mon esprit reste entaché de ce déchirant moment. Je m'en veux d'avoir été aussi naïf dans ma débauche de temps et d'attention en essayant de sauver ce qui s'avéra n'être qu'une médiocre passion.

Le temps se vengera.

1 commentaire:

MrMeuble a dit…

En colère contre elle pour des moments, certe perdus, mais beaux !
Etre négatif et aigri, ou comment aiguiser une douce nostalgie en haine ...