lundi 29 septembre 2008

Toutes les histoires menent à Rome

En partant une nouvelle fois, seul, le sac sur le dos, je m'en vais barouder où vents et marees me meneront . Cela, dans le seul but de me retrouver confronter à l'imprévu, de rencontrer d'éphémeres compagnons de fortune avec qui partager un peu de folie durant ces 3 semaines. Juste donner un parfum particulier à cette escapade, ou plutot Odyssee vu que je pars pour les Hellenes.

Premiere étape, Rome.

En arrivant à Roma Termini, j'étais malgés moi, pris d'une soudaine irruption de nostalgie, de souvenirs aujourd'hui bien lointain, s'étant produient sur les quais de cette même gare. Ils refaisant surface, probablement une dernière fois, avant de partir pour de bon rejoindre un recoin de ma mémoire déclinante, se fossiliser une bonne fois pour toute. Je l'esperais. Moi qui était parti afin de me libérer de mon quotidien et du passé, cela commencait bien, me disais-je.

Mon train ne partant qu'à minuit, j'avais le temps de profiter de Rome et manger dans un bon restaurant. La difficulté à Rome comme dans toute ville touristique est de savoir où. La profusion d'endroits minables à l'affût du moindre centime étranger rend la tâche difficile. Apres une recherche plus longue que prévue, je me décidais pour la terrasse d'une trattoria en dehors des sentiers battus touristiques de la ville aux 7 collines.

Demi bouteille de vin afin d'être raisonnable, melone e prosciutto en entrée. Je prenais le temps d'apprécier ce moment de repos quand arrivit une grande fille blonde au physique comme on en trouve pas dans ce pays de petites brunes boulottes. A ma grande surprise, elle vint s'assoir à la table en face de moi. Je levais les yeux en direction de Venus plein de gratitude.

J'attendais à tout moment voir son copain se joindre à elle, vu qu'il est connu que toutes les belles filles sont déjà prises, mais personne ne vint. Je levais une nouvelle fois les yeux vers Venus et vis l'étoile du nord cligner. Elle venait aussi manger solo. Que pouvait-elle bien faire seule a Rome? commencait-elle ses vacances? Repartait-elle demain? Tout plein de questions me venaient à l'esprit. Il en faut peu pour que l'esprit redevienne fertile. L'étendue du spectre des possibilités dans la vie est d'une très grande élasticité. Je repenssais de suite à toutes les situations similaires auxquels j'eus affaire par le passé pour savoir comment initier le contact. Puis on s'échangea un très court regard comme pour notifier que l'on avait remarqué la présence de l'autre. Malgre l'éphémérité de l'instant, je ressentis une de ces étincelles, celles qui durent une fraction de seconde mais que l'on rejoue sans cesse dans sa tete. Depuis que j'étais passé au stade de mort vivant, pardon, depuis que j'avais commencé à travailler, ce genre de rencontre était devenue une chose du passé. Mes dernières rencontres n'étaient au final que des business meeting déguisés en moment de pseudo complicité que l'on appelle "date", ce truc "made in america" qui a accéléré la transformation de générations de femmes en grosses connasses imbus d'elles-même. "Thanks but no thanks".

Si le sexe est considéré comme une faveur faite à l'autre, comme une simple commodité, comment voulez-vous que la relation ne devienne que de simples transactions à implication émotionelle minimale, faisant ainsi passer l'homme pour un simple négociateur cumulateur de (ri)fesse. La surrégulation féminine a tué le bon fonctionnement et la spontanéité du désir physique qui est par ailleurs l'unique chemin à l'amour, le véritable. J'ai toujours plus aimé, éperdument même, les filles qui me ramenaient à ma primalité la plus basse, que celles qui au nom des bonnes moeurs morales, interdisaient le moindre écart.

Un mélange d'excitation et de doute se diffusait jusqu'à l'extrémité de chacun de mes membres. Une très légère sensation de stress progressivvement m'envahissait, ce stress qui vous pousse au culot, qui vous empêche de ne rien faire sous peine de s'accabler jusqu'à l'enterrement face à sa propre nullite. Plus jeune, j'avais trop connu cela pour aujourd'hui retomber dans ce même travers.

Avec le mois d'octobre frappant à la porte, les soirées s'étaient quelque peu rafraichie sur Rome, poussant un couple de jeunes à se précipiter à l'interieur, fort probablement suite aux ordres de madame. Suite à ce brusque départ, elle me regarda en faisant une moue pleine d'incomprehension et de surprise, le tout agrémenté d'un léger sourire.

L'opportunité attendue venait de se présenter.

-"They're already an old couple, no matter how young they can look" lui disais-je pour engager la conversation de maniere moins marceau-esque puis je lui demanda dans la foulee
-"Where are you from?"
-"New Zealand", qu'elle accompagna d'un signe de rapprochement de la main. Et voila comment je me retrouvis invité à sa table. Que ces moments de spontanéité sont agréables.

On commenca donc a faire connaissance autour de nos 2 demi bouteilles de vin. Il y a des détails dont on ne soupconne pas suffisament la portée. Elle s'appellait Sara, 28 ans, ancienne mannequin reconvertie comédienne, elle ne manquait pas d'exubérance et prenait un léger mais malin plaisir à allumer la gente masculine. La trentaine approchait, cela se sentait.

Son tour de charme sur les serveurs italiens étaient aussi cruel que tenir une carotte devant un âne afin de le faire marcher. Pauvres hommes méditerranéens, autant attirés par les blondes, que les moustiques par la lumière.

-"They love me", me dit-elle. Elle s'en amusait et convaint un des serveur d'aller lui chercher des cigarettes deux rues plus loin. Elle se disait etre une "bitch" mais je la rassurais sur le fait que cela ne durerait pas et qu'il etait normal qu'elle en profite car d'ici quelques annees le rapport de force se sera inversé.
-"Fuck off!....but you're right"

on se connaissait depuis à peine 30 minutes et il y avait deja une certaime familiarité qui s'était installé entre nous deux. un debut de complicite dont j'etais plutot fier. On s'échangeait à présent de long et profonds regard dans les yeux de l'autre. Elle en devenait encore plus belle. Une grande rarété quand je ne peux constater les régiments de connasses qui peuplent nos grandes villes. Nous continuions à boire et parler mais j'étais face à un choix quelque peu cornelien. Elle ou le train pour Bari, la Grèce avec ses plages de sable fin, son eau bleu turquoise et ses forets calcinées . Le choix s'imposait de lui-meme mais il me fallait bien lui annoncer que je n'étais sences etre à Rome que le temps de quelques heures et que si je restais, je n'aurais nulle part oÙ dormir. N'ayant pas de contraintes d'ordre géographique ou temporelles, je pouvais retarder mon arrivée en Grèce pour continuer la soirée dans un bar, à enchainer les shots et au plus grand hazard, se retrouver un peu plus tard au petit matin, l'un sur l'autre, transpirant et essouflés. D'ailleurs, avec l'alcool ca ne rate jamais. En lui expliquant ma situation, je pouvais voir dans ses yeux qu'elle se jouait exactement le même film que moi, à quelques détails d'ordre sexuels près. Pourquoi se contraindre à terminer une soirée qui se passe si bien? Sont-elles si fréquentes que l'excitation ressentie y est quasie nulle?


Sans etre réticente à l'idée, cela signifiait qu'en restant, j'étais déstiné à dormir dans sa chambre, transformant ainsi une éventualité certaine en certitude.

Ce petit détail fut fatal à cette plaisante surprise nocturne qui se profilait car avec les femmes, tout est dans la nuance et le suggéré. En perdant cette liberté, toute relative, de choisir de la realisation ou non de la finalité, le jeu d'attrappe souris prenait brutalement fin.
C'est d'ailleurs ce qui fait le charme de ses rencontres éphémères, la spontanéité du désir. Ce soir-la fut le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire.

Peut-être aurais je du ne rien dire, manquer légèrement d'honnêteté et la mettre devant le fait accompli. Je doute qu'elle aurait rechignée. J'en suis même certain. On sait tous trop bien à quel point l'indécision féminine peut être un obstacle aux envies des deux partenaires. Une réminescence de l'éducation paternelle.

Me voila donc en Grèce. Les filles y sont aussi moches qu'en Italie, ca promet.

P.S : les gens y sont tres sympas

dimanche 28 septembre 2008

le feta, le minotaure et moi

Vingt, trente ou quarante, je n'ai aucune idee du nombres d'heures de trajet qu'il m'a fallu pour arriver a destination, car j'ai arrete depuis bien longtemps de les compter. De toutes facon, je n'ai que trop d'heures dont je ne saisvraiment quoi faire.

Me voila enfin sur la plage, exactement comme je l' imaginais depuis de trop nombeux mois face a mes 5 ecrans, regardant dans le vide, alors que les marches s'effondraient inexorablement aux sons des cris de coleres de mon senior et devant mon indifference la plus totale. J'etais blindes de put et gorges de vega. Honnetement, j'aurai pu ne pas venir pendant un mois, juste cloturer mes positions a mon retour et gentillement attendre la fin de l'annee. En gros, j'aurai pu demander a prendre 6 mois de conger afin d'attendre le cheque de debut d'annee des RH. Malheuresement, meme la profession d'operateur de marche aussi individualiste soit elle et ou l'ardeur au travail n'a aucune correlation sur ses performances, a ses contraintes administratives et ses regles d'ethiques professionnelles a respecter. Il faut continuer a faire semblant de travailler, en utilisant pleins de mots pseudos savants pour convaincre de l'extreme complexicite du metier. Dans le milieu, c'est une pratique bien repandue.

Quoi de plus gratifiant que de voir les yeux des gens s'agrandir a l'entente du mot magique, trader, trahissant une certaine admiration, quelque soit leurs aprioris negatifs, qui n'est autre que la jalousie d'une emancipation anticipee hors de portee. c'est malheureux a dire mais ca fait rever la concierge de plus de 50 ans et toutes les tranches d'ages inferieurs alors qu'au final, on fait ce metier dans l'unique but d'atteindre ses avides fins veinales et non pour l'interet intellectuel d'acheter et de vendre des combinaisons de 0 et de 1 suite aux cliques effectues sur sa souris. Il faut l'avouer, celui-ci est tres limite, je dirai meme inexistant car au final, tout ne repose que sur le hazard ou plus vulgairement, sur la chance. A qui le tour?

Je commence ainsi mes 3 semaines de vacances, deconnecte de tout a dormir sous une tente, a ne rien faire, a me laisser pousser la barbe, a ne pas me laver, a tout simplement revenir a l'etat primaire. Enfin vivre comme un sauvage. Je vais enfin avoir un avant-gout de la futilite de ma non-vie. Ces vacances vont mettre un point d'honneur a prouver l'unitilite de ma presence sur terre.

Je m'acheterais peut-etre un troupeau de chevres.