samedi 21 juillet 2007

Du désir des moches

Au milieu du ********* sur une calme rue piétonne à l'ombre du soleil calorique, je suis assis à la terrasse du Zurbinger bar. L'endroit pourrait s'apparenter à un tenia altermondialiste profitant de la riche consommation qui y prend place. Un repère pour militant Greenpeace wannabe et j'en ai l'allure.

Malgré le calme apparent, le Zurbinger est le dernier arrêt avant, ********, la vallée de l'ostentatoire, de la pornographie, du gel et autres beauferies populaires. De fait, il s'impose comme un excellent endroit d'observation de la prostitution culturelle actuelle qu'on appelle aussi "mauvais goût". Il est le compromis de la pauvreté culturelle et de la culpabilité que les gens ont face à leur propre barbarie. Aujourd'hui, les filles en sont tartinées jusqu'à l'écoeurement. Il est le poison qui foudroie la repartie, rend impossible le jeu de séduction, normalise les rapports en des étapes bien prédéfinies. chaque divergence est fatale. Il n'y a plus de place pour l'improvisation. Il simplifie tout sur l'autel de la thune, de l'apparence et de la réussite sociale. Néanmoins, il offre des régiments de vagins à ouverture facile et prêt à la consommation.

Séduire revient à jouer aux d'échec face à des débutantes qui ne seront jamais en mesure de percevoir le jeu en profondeur de leurs adversaires. I
nexorablement, elles capituleront face aux horribles rois barbares qui les assaillent et en guise d'offrande, leur offriront leurs vagins. Échec et Mat, je me présente, Attila.

Talons hauts, ceintures aux insignes disproportionnés, boucles d'oreilles géantes, tatouages tribaux, googles Dior, faux diamants, casquette DG, crêtes surgelifiees, ça trémousse, ça brille, ça balance, les bourrelets sont à la fête. Dans ma perversion, je me délecte à la vue de cet effluve d'hormones et phéromones s'entremêlant et s'emboîtant pour y composer ce qui pourrait s'apparenter à un concerto pour chatte en rute mineure. Tant de vulgarité et de sexe affiché en ce samedi après-midi suscite ma fascination et ainsi je spécule sur leurs vies, à la mystifier en une suite effrénée de va et vient la sueur et le maquillage se mélangent à la crasse culturelle dans laquelle ils baignent.

La serveuse, allant et venant du bar à la terrasse contraste avec le
défilé incessant de biatchs. Appelons la, Cosette. Première constat, elle ne brille pas, ne porte ni rose, ni habit de marque. Elle est toutes les couleurs du triste. Gris, vert kakis, noir. toutes celles qui composent nos quotidiens. Deuxième constat, elle est d'un physique banal, légèrement enrobée. Des cheveux roux lisses attachés. Consciente de sa condition, ses habits en sont le reflet. Partout, le sexe sent à plein nez mais elle, Cosette, respire la terre, la transpiration, l'excuse permanente, la timidité et aujourd'hui si rare, la fragilité. Certains diraient qu'elle est moche. Cosette, La femme d'un autre temps n'adhérant pas à l'extremisme de la nouvelle doctrine féministe, la Business Bitch Power. Quelle fraicheur. Toute cette parade dégoulinante de mauvais goût, de rapport de force inutile, de valorisation ostentatoire de la réussite et de l'argent revendiqué par les femmes modernes d'aujourd'hui m'ennuie et me font esperer qu'elles ne se reproduisent jamais.

C'est pour cela que je
préfère les moches.

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