mardi 7 octobre 2008

5eme jour

Cela fait maintenant cinq jours que je suis arrivé a koroni. Le confort relatif qui est mien fait que j'entame chacune de mes journées en véritable sauvage, émergeant chaque matin de ma tente recouvert de sable, l'haleine fetide et la barbe grattant.

La mer me faisant face est la seule qui me soit le tant soit peu accueillante dans cette solitude devenu constante. Malgré tous mes efforts, je ne peux l'honorer en la penetrant completement, gardant pied à tout moment mais je m'y baigne chaque matin dans l'espoir de pouvoir surmonter cette peur ridicule de me faire happer. Alors l'apres-midi, je regarde les quelques nageurs téméraires d'octobre s'aventurer bien loin, trop loin des rivages, pour ma faible tolérance à la profondeur. Parmis ces nageurs, il y a toujours ces trois mêmes filles allemandes, aux physiques merveilleux, de ceux dont je n'ai que trop peu gouté par le passé, ce qui m'a depuis laissé, un leger gout d'amertume, celui-même qui s'accompagne avec la prise de conscience que l'on est en train de passer à cote de la vie, de la regarder comme l'on feuillette un magasine en papier glacé.

Quand je les vois nager au loin, pleine d'enthousiasme, bravant les deferlantes continues de vagues, je ne peux me défaire de la sensation que cette peur insencée des profondeurs et des monstres, symbolise avec une cruelle objectivite mon incapacite à la jouissance, aux plaisirs simples de la vie alors que ceux-ci sont finalement si proches. C'est comme si la vie, venait me provoquer frontalement pour me pousser à les rejoindre, à me sortir de la torpeur prenant progressivement controle de mon existence, une derniere fois avant de m'abandonner, une bonne fois pour toute, dans une décrépitude accélérée.

De mes journees, les seules obligations auxquelles je dois abvenir sont d'ordre ethyllique, afin d'égayer ces soirées de solitude à contempler le vide et ne penser à rien. C'est en ces nymphes ethyles, porteuses de hardise et espoirs, que reposent mes veritables distractions.
Une nouvelle fois, ce soir pendant que tout le monde sera dans les bars de koroni à partager ces moments de convivialité nécéssaire à une vie sociale équilibrée, je serai bourré à chanter Pink Floyd sur la plage, dans l'obscurité la plus totale, sans que personne ne puisse m'entendre, et me baigner, à defaut de me noyer, nu sans que personne ne puisse me voir. C'est peut-etre ca, la liberte absolue.

Ma barbe oÙ l'on y percoit maintenant des teintes rousses, me va de mieux en mieux.

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